Vallourec bondit de 3,68% à 87,15 euros à la faveur de résultats trimestriels solides et de perspectives encourageantes. Hier soir, le groupe français de tubes en acier sans soudure a annoncé une hausse de 35% sur un an de son bénéfice trimestriel à 82 millions d'euros. Les ventes ont progressé de 31% à 1,148 milliard. La marge résultat brut d'exploitation/chiffre d'affaires s'est établie à 17,7% contre 20,6% sur la totalité de l'exercice 2010 en raison de la hausse des coûts des matières premières et des dépenses liées au démarrage de sa nouvelle usine au Brésil.
Vallourec, qui réalise 78% de son chiffre d'affaires dans l'énergie, estime que les tendances actuelles du marché sont positives et que la tendance positive de l'activité devrait se poursuivre tout au long de l'année.
Lors d'une conférence téléphonique, le directeur financier Olivier Mallet, a indiqué que le groupe anticipe un deuxième trimestre meilleur que le premier, significativement, que ce soit en volumes, en ventes ou en marge de résultat brut d'exploitation.
Les prises de commandes ont continué à progresser, le carnet de commandes à s'allonger, souligne Olivier Mallet. De plus, le groupe n'a pas d'inquiétude sur sa capacité à répercuter le renchérissement de matières premières sur ses prix de vente. Il a déjà augmenté ses prix de vente de l'ordre de 5% depuis le début de l'année.
Les usines ont tourné à plein régime en anticipation des commandes à livrer dans les trimestres suivants, a ajouté le directeur financier.
Toutefois, sur l'ensemble du premier semestre, la marge brute d'exploitation devrait être légèrement inférieure à celle du second semestre 2010. Mais pour le second semestre, Vallourec estime que le chiffre d'affaires et le résultat brut d'exploitation devraient progresser par rapport au premier semestre même s'ils seront pénalisés par la faiblesse actuelle du dollar ainsi que du coût de démarrage de nouveaux projets.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Vallourec est le co-leader mondial du marché des tubes en acier sans soudure, destinés principalement aux secteurs du pétrole et du gaz, de l'énergie électrique ainsi qu'à d'autres applications industrielles, avec environ 10% de part de marché. C'est aussi le leader mondial des solutions tubulaires premium destinées principalement aux marchés de l'énergie ;
- Vallourec bénéficie d'un savoir-faire remarquable, reconnu par ses clients ;
- La fiabilité de ses tubes permet au groupe de pratiquer des prix élevés, un atout en temps de crise ;
- Le nouveau dirigeant du groupe, Philippe Crouzet, qui vient de chez Saint-Gobain, a l'expérience des industries cycliques ;
- Avec un programme d'investissement important, Vallourec prépare activement l'après-crise. Le groupe a récemment investi dans le gaz non conventionnel, énergie dont la demande est en plein essor aux Etats-Unis ;
- Les investissements réalisés au Brésil, marché à fort potentiel, devraient lui procurer un avantage concurrentiel important ;
- Le groupe réalise plus de 40% de son activité dans les pays émergents, un des taux les plus élevés au sein des sociétés du CAC 40. Il poursuit notamment une stratégie de maillage en Chine avec des prises de participation dans des sociétés locales ;
- Grâce à la solidité de son bilan, Vallourec est en mesure de saisir de nouvelles opportunités de développement dans les solutions tubulaires premium ;
- Le Fonds Stratégique d'Investissement (FSI) détient environ 5% du capital, ce qui confirme l'intérêt stratégique de l'activité de Vallourec.
Les points faibles de la valeur
- 2011 sera un exercice de redressement mais les marges devraient rester stables. Il faudra attendre 2012 pour les voir s'améliorer ;
- Les commandes des tubes pour les centrales électriques reculent du fait des reports d'investissement dans les centrales thermiques en Europe ou d'une concurrence exacerbée en Chine et en Inde ;
- L'activité de Vallourec n'est pas exposée au Japon mais la question du nucléaire constitue pour le groupe le principal enjeu avec le risque de voir gelés de futurs programmes d'investissements ;
- Le rendement de l'action est très faible.
Comment suivre la valeur
- L'activité cyclique est très sensible à l'évolution de la conjoncture, en particulier aux Etats-Unis. Les performances du groupe sont sensibles à l'évolution du dollar car les coûts de production de ses usines européennes sont majoritairement libellés en euros, alors que leurs revenus s'établissent en dollars ;
- La division pétrole et gaz représentant 50% du chiffre d'affaires, le groupe est très sensible au prix du baril de pétrole. Ce dernier détermine avec un décalage de six mois à un an le niveau d'investissement des compagnies pétrolières dans l'exploration-production, et la demande de tubes de forage. Le titre est donc favorisé dans le cas d'un cours élevé du pétrole ;
- A suivre, les projets du géant brésilien Petrobras qui envisage d'investir plus de 220 milliards de dollars d'ici à 2014. Vallourec compte sur la mise en production de son usine au Brésil pour en profiter ;
- Un renforcement de la sécurité des forages en mer, suite à la marée noire dans le Golfe du Mexique, pourrait se traduire par un surcroît de demande pour les sociétés de services, et qui plus est pour celles, comme Vallourec, offrant des produits à haute valeur ajoutée ;
- Le débat sur la s-reté nucléaire pourrait renforcer les énergies fossiles avec un éventuel impact positif sur le prix du gaz, rendant encore plus rentables les shale gaz (gaz de schiste) sur lesquels Vallourec intervient ;
- Le capital du groupe est très morcelé, ce qui rend le groupe opéable. Bolloré, qui détient seulement 5% du capital ne peut être considéré comme un actionnaire de référence.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Produits de base - Métaux
Selon des données de Bloomberg, depuis début 2010, 290 transactions ont eu lieu dans le secteur aurifère, pour un total de 38,4 milliards de dollars. Goldcorp veut fusionner avec le groupe de mines d'or Andean pour 3,6 milliards de dollars canadiens. Cette opération intervient dans un contexte où le cours de l'or a dépassé les plus hauts atteints en juin dernier, au-dessus de 1.300 dollars l'once. Cet été, le canadien Kinross Gold s'est rapproché de Red Back Mining, à travers une opération de plus de 7 milliards de dollars. Auparavant, le rapprochement entre Newcrest Mining et Lihir Gold a donné naissance au cinquième producteur mondial de ce métal précieux. Le secteur minier dans son ensemble est soumis à une vague de fusions-acquistions. Dernier en date, BHP-Billiton cherche à acquérir le producteur canadien d'engrais Potash pour 43 milliards de dollars. Toutefois, les analystes estiment que le temps des OPA géantes est fini car les grandes sociétés minières vont poursuivre leur assainissement financier. Elles pourront ainsi mener des acquisitions de sociétés spécialisées dans un seul minerai et qui n'ont pas les capacités d'en assumer des investissements.