Microsoft (- 1,24% à 25,51 dollars) est sous pression après avoir confirmé le rachat de Skype, le fournisseur de services de téléphonie par Internet, pour 8,5 milliards de dollars en numéraire. Il s'agit de la plus importante acquisition de l'histoire de l'éditeur de logiciels. Skype a été racheté à un groupe d'investisseurs emmené par le fonds d'investissement Silver Lake. Ces derniers en avaient fait l'acquisition auprès d'eBay en 2009 sur la base d'une valorisation de 2,75 milliards de dollars.
Selon un document déposé auprès de la SEC, Skype a réalisé en 2010 un chiffre d'affaires de 859,8 millions de dollars et une perte nette de 6,9 millions de dollars. Le groupe revendique 663 millions d'utilisateurs enregistrés au 31 décembre dernier, mais seulement 8,8 millions en moyenne utilisent des services payants.
Microsoft souhaite intégrer la technologie de communication de Skype aussi bien dans les matériels qu'il produit, comme la console de jeux vidéo, Xbox, que dans ses logiciels, Outlook notamment. Ce rachat est la deuxième opération d'importance dans les télécommunications en quelques mois après son alliance avec Nokia. Il est désormais le fournisseur du système d'exploitation des smartphones du Finlandais.
Skype va devenir une nouvelle division du groupe et sera présidée par Tony Bates qui en est l'actuel directeur général. Il sera directement sous les ordres de Steve Ballmer, président de Microsoft. Les conseils d'administration des deux groupes ont approuvé l'opération qui devrait être finalisée au cours de l'année.
(C.J)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - Editeurs de logiciels
Le cabinet Gartner estime que le «cloud computing» devrait fortement se développer dans les entreprises en 2011. Cette technologie, qui consiste à externaliser les applications informatiques d'une entreprise en les stockant sur des serveurs à distance, devrait se banaliser dans les prochaines années. C'est ce qui ressort d'une étude menée auprès de 2 000 directeurs informatiques dans le monde. Si, aujourd'hui, seules 3% des entreprises mondiales ont recours à cette technologie, cette proportion pourrait culminer à 43% d'ici à 2015, dans un contexte de rationalisation des dépenses. D'après Gartner, les budgets informatiques des entreprises devraient croître de seulement 1% cette année. Ils devraient chuter de 7% au Royaume-Uni, compte tenu des coupes budgétaires drastiques opérées dans le secteur public, et se maintenir en France (+0,2%). Divers acteurs, et pas seulement ceux positionnés sur le marché des logiciels, interviennent sur ce créneau. Microsoft concurrence à la fois des SSII, comme Atos Origin, des constructeurs informatiques, comme IBM ou HP, ou des entreprises Internet, telle Amazon.