Altran figure parmi les plus fortes hausses de l'indice sbf 120 aujourd'hui avec une progression de 2,18% à 5,446 euros. Les investisseurs saluent la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel légèrement supérieurs aux attentes du groupe et des analystes, soutenu par la reprise de la demande et la remontée progressive des prix. La société de conseil en haute technologie a réalisé au premier trimestre un chiffre d'affaires de 387,7 millions d'euros, en hausse de 10,3% à données publiées et de 10,1% en données organiques.
Le consensus anticipait un un chiffre d'affaires de 382 millions d'euros tandis qu'Altran visait "une croissance de 8% au moins".
Par ailleurs, le groupe a conclu un accord portant sur la cession de l'ensemble de ses filiales brésiliennes, qui avaient enregistré une perte l'an dernier. L'opération aura un impact négatif de l'ordre de 5 millions d'euros environ sur les comptes 2011 d'Altran, a indiqué Yves de Chaisemartin, en précisant que cela représentait la moitié des pertes enregistrées l'an dernier au Brésil.
Côté perspectives, Altran s'attend à ce que la demande reste dynamique dans les prochains mois, notamment en France. Le groupe vise une hausse significative de son niveau de marge opérationnelle courante au premier semestre par rapport à la même période en 2010.
Gilbert Dupont, qui a relevé son objectif de cours sur la valeur de 5,3 à 5,6 euros avec une recommandation inchangée à Accumuler, estime toutefois que cette prévision est floue dans la mesure où l'effet de base est très favorable.
A court terme, le broker craint que la crise de gouvernance que traverse actuellement le groupe ne ralentisse les prises de décisions stratégiques, sur Athur D. Little ou les acquisitions notamment.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Le groupe de conseil en technologie est parvenu, grâce à son plan de restructuration, à alléger nettement sa structure de coûts ainsi que sa dette. Le groupe a réglé son problème de respect de covenants bancaires ;
- La marge opérationnelle courante devrait s'améliorer grâce aux économies liées aux plans de départs volontaires et à la poursuite de la réduction des coûts indirects ;
- Des mesures pour restaurer la confiance de la communauté financière ont été prises, comme la création d'un comité d'audit et la nomination d'administrateurs indépendants ;
- Le groupe a annoncé, fin juin 2010, une nouvelle organisation visant à accélérer son développement et à « créer de la valeur pour ses actionnaires ». Cinq groupes d'offres ont été définis avec un responsable « mondial » pour chacun. Le but est de transformer le groupe de simple développeur en « un véritable architecte, un maître d'oeuvre dans les projets qu'il mène pour ses clients » et donc de doper la croissance.
Les points faibles de la valeur
- Le plan de sauvetage n'est pas jugé suffisant pour résoudre les problèmes structurels du groupe. Certains analystes ont le sentiment que les multiples d'Altran valorisent déjà le rebond attendu des marges dans un ENVIRONNEMENT toujours morose ;
- Le groupe subit la pression sur les prix, imposée par ses clients. Parallèlement, l'inflation des salaires des ingénieurs du groupe est à surveiller ;
- Certains analystes estiment que le groupe va mettre du temps à s'adapter au changement de configuration dans l'automobile, qui est l'un de ses secteurs de prédilection ;
- La mise en oeuvre de la nouvelle organisation va être progressive et nécessitera 12 à 18 mois avant d'être complètement opérationnelle ;
- Les analystes attendent également une amélioration de la communication financière ;
- Altran ne verse aucun dividende et n'a pas pour projet d'en verser un.
Comment suivre la valeur
- Altran est une valeur très volatile en Bourse ;
- Le titre reste soumis à la capacité du groupe à confirmer son redressement ;
- Les catalyseurs sur le titre sont : l'accélération de la croissance organique, la cession des entités qui sous-performent (le Brésil et surtout ADL), et la poursuite de l'amélioration du taux de facturation ;
- Dans une société de conseil, l'essentiel des charges d'exploitation réside dans les salaires des consultants. A ce titre, le taux d'utilisation des consultants de l'entreprise par rapport à celui du secteur est un indicateur important à suivre. Lorsqu'il diminue (c'est-à-dire que le nombre de consultants sans mission augmente), les charges de l'entreprise pèsent davantage sur la rentabilité ;
- La qualité des solutions mises en place pour favoriser la mobilité des ingénieurs est décisive dans les périodes de difficultés conjoncturelles ou sectorielles.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
Les professionnels estiment que 2010 devrait être une année de transition car les carnets de commandes des sociétés françaises sont à nouveau remplis et que les clients dégèlent progressivement les prises de décision. Ils prévoient donc que le marché des logiciels et services devrait croître de 2,2% en France comme au niveau mondial, après un recul d'un peu plus de 3% en 2009. La reprise sera moins vigoureuse en Allemagne où elle n'atteindra que 1,6% et au Royaume-Uni où elle s'établira à 1,4%. La relance de l'emploi du secteur en France, qui a été entamée à la fin du second trimestre, devrait donc se poursuivre.