SAP (- 6,28% à 42,81 euros) affiche la plus forte baisse de l'indice allemand Dax après avoir présenté des résultats inférieurs aux attentes. La sanction est d'autant plus sévère que les attentes des investisseurs étaient élevées après les bons résultats des ténors de l'informatique, Oracle et IBM. Le spécialiste des logiciels de gestion pour entreprises a réalisé au premier trimestre un résultat opérationnel, hors éléments exceptionnels, de 779 millions d'euros, en hausse de 26%. Or, les analystes sondés par Reuters anticipaient en moyenne une progression de 39%.
A taux de change constant, la marge opérationnelle a augmenté de 0,7 point à 25,6%.
Sur une base non IFRS, le chiffre d'affaires a progressé de 21% à 3,02 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires des logiciels et services afférents, qui comprennent la très rentable maintenance, a augmenté de 20% (17% à taux de change constant) à 2,34 milliards d'euros. Les ventes de licences logiciels, considérées comme un indicateur des futurs revenus de support et maintenance, ont elles progressé de 26% à 583 millions d'euros.
Le groupe technologique a cependant maintenu ses objectifs 2011. Cette année, le groupe anticipe une progression de 50 à 100 points de base de sa marge opérationnelle qui s'était élevée à 31,9% en 2010. Le résultat opérationnel est ainsi attendu entre 4,45 et 4,65 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires des logiciels et services afférents devrait croître de 10% à 14%.
Ces chiffres ne sont pas calculés à la norme IFRS, ils excluent notamment les éléments exceptionnels, et s'entendent à taux de change constant.
Déçu par cette publication, Cheuvreux a abaissé son opinion sur la valeur à Sous-performance. Il estime que SAP continue de perdre des parts de marché. Pour Oddo, ce premier trimestre est décevant face à des attentes « gonflées à bloc ».
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
IFRS : Nouveau référentiel comptable IFRS (International Financial Reporting Standards) entré en vigueur le 1er janvier 2005 pour les groupes cotés et les entités entrant dans le périmètre de ces groupes.
Les normes IFRS, élaborées par l'IASB (International Accounting Standards Board) ont été conçues comme un langage unique pour l'élaboration des comptes consolidés des sociétés cotées. Elles sont supposées coller davantage à la réalité.
En normes IFRS, de nombreux éléments de performance affectent directement les capitaux propres. Actifs et passifs sont calculés à leur valeur de marché ("juste valeur") et la réalité des opérations doit prévaloir sur la présentation juridique. Ce qui pourra entraîner une forte volatilité des résultats.
Ce nouveau langage privilégie l'analyse du bilan à celle du compte de résultat, avec à la clé des profits qui seront globalement en hausse et des capitaux propres en baisse.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - Editeurs de logiciels
Le cabinet Gartner estime que le «cloud computing» devrait fortement se développer dans les entreprises en 2011. Cette technologie, qui consiste à externaliser les applications informatiques d'une entreprise en les stockant sur des serveurs à distance, devrait se banaliser dans les prochaines années. C'est ce qui ressort d'une étude menée auprès de 2 000 directeurs informatiques dans le monde. Si, aujourd'hui, seules 3% des entreprises mondiales ont recours à cette technologie, cette proportion pourrait culminer à 43% d'ici à 2015, dans un contexte de rationalisation des dépenses. D'après Gartner, les budgets informatiques des entreprises devraient croître de seulement 1% cette année. Ils devraient chuter de 7% au Royaume-Uni, compte tenu des coupes budgétaires drastiques opérées dans le secteur public, et se maintenir en France (+0,2%). Divers acteurs, et pas seulement ceux positionnés sur le marché des logiciels, interviennent sur ce créneau. Microsoft concurrence à la fois des SSII, comme Atos Origin, des constructeurs informatiques, comme IBM ou HP, ou des entreprises Internet, telle Amazon.