La sanction reste somme toute limitée pour Procter & Gamble qui a présenté des résultats inférieurs aux attentes et légèrement abaissé ses objectifs 2011. Le titre du célèbre fabricant de produits de grande consommation cède 0,03% à 64 dollars, soit le repli le plus faible de l'indice Dow Jones. Son Bob McDonald a qualifié l'ENVIRONNEMENT opérationnel actuel de « très difficile ». Procter & Gamble est en effet confronté à la hausse des coûts des matières premières. Pour répondre à cette menace, le groupe peut jouer sur deux leviers : les réductions des coûts et les hausses de prix.
La dernière mesure étant évidemment délicate car elle peut faire fuir les consommateurs.
Le groupe a aussi été pénalisé par une croissance plus faible que prévu dans les pays développés. L'Europe de l'Ouest et les Etats-Unis ont représenté près des deux tiers des ventes en 2010. Les investisseurs ont d'ailleurs pris connaissance du net ralentissement de la croissance aux Etats-Unis au premier trimestre, +1,8%, contre +3,1% au quatrième trimestre 2010.
Au troisième trimestre de son exercice 2010/2011, Procter & Gamble a réalisé un bénéfice net en hausse de 11% à 2,87 milliards de dollars, ou 96 cents par action, contre 83 cents un an plus tôt. Les analystes attendaient 97 cents en moyenne, selon Thomson Reuters. Le chiffre d'affaires s'est établi à 20,2 milliards de dollars, en progression de 5%. Sa croissance organique s'est élevée à 4%.
P&G prévoit désormais un bénéfice par action annuel compris entre 3,91 à 3,96 dollars par titre, contre 3,91-4,01 dollars précédemment.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens de consommation
En Chine, puis au Bangladesh et au Cambodge, les ouvriers se sont révoltés contre le niveau de leur salaire, qu'ils jugent trop bas. Mi-septembre, au Cambodge, les grèves ont fait suite à la décision du gouvernement et des industriels de légèrement augmenter le salaire minimum pour les ouvriers de l'industrie du vêtement et de la chaussure de 50 à 61 dollars par mois. Or les syndicats réclamaient 93 dollars mensuels. La crise a sensiblement affecté le Cambodge, car ses exportations de textile vers les Etats-Unis et l'Union européenne, ses principaux clients, ont chuté de 23% en 2009. Plus de 90 usines ont fermé leurs portes, quelque 60.000 ouvriers (sur un total de 345.000) se trouvant ainsi au chômage. Craignant la concurrence des pays voisins (Vietnam, Indonésie, Bangladesh), les industriels n'ont toujours pas rétabli le paiement des heures supplémentaires. Selon certains économistes, ce dernier est pourtant essentiel à la survie des ouvriers.