La société de traitement de documents vient de révéler des chiffres record pour son exercice 2010. Tout sauf une surprise !
Déjà connu, le chiffre d'affaires de l'exercice passé s'est élevé à 235,2 millions d'euros, en hausse de 4,9%. Malgré un deuxième semestre légèrement en retrait par rapport au premier en matière de rentabilité, ce qui est inhabituel chez Tessi, la marge d'exploitation a atteint 17,4% en 2010, soit 0,3 point de mieux qu'en 2009, et le bénéfice net part du groupe a augmenté de 10,8%, à 26,5 millions d'euros. Un niveau record pour la société. Cette belle année permet à Tessi d'augmenter significativement son bas de laine, avec une trésorerie nette des dettes qui atteint désormais 52,8 millions d'euros, soit une augmentation de plus de 20 millions en un an. Et ce, malgré des investissements multipliés par près de 3 en un an, à 12,9 millions d'euros.
On peut seulement regretter qu'avec une santé financière aussi solide, l'entreprise n'augmente pas le dividende, qui reste fixé à 2 euros au titre de 2010, soit un taux de distribution de 22% seulement. Le rendement approche cependant 3%, ce qui est loin d'être ridicule. Et surtout, si la société conserve son "cash", c'est qu'après une période consacrée à consolider son bilan, elle promet à nouveau se montrer plus offensive sur le plan de la croissance externe. Comme Itesoft, qui vient de rebondir nettement en bourse après l'annonce d'un financement par Oséo, Tessi s'intéresse au marché émergent de la dématérialisation. Le groupe vient de créer fin 2010 une co-entreprise avec l'Imprimerie nationale baptisée Sakarah, qui vise une place de leader sur le marché de la dématérialisation sécurisée de documents (Tessi en détient 80%). A cela s'ajoute le rachat de l'éditeur de logiciels Logidoc, solution centralisée de dématérialisation et de traitement des flux de documents d'entreprise. Ces opérations viennent renforcer le pôle Tessi Documents, qui a représenté 62% du chiffre d'affaires 2010 et pourrait être le fer de lance à l'international, Tessi oeuvrant encore essentiellement en France.
Fidèle à une tradition plutôt spartiate en matière de prévisions, le groupe se contente d'affirmer qu'il "maintiendra une bonne dynamique de croissance", ce qui passera par de nouvelles acquisitions. A 67,20 euros en clôture mardi 12 avril, le titre cotait à proximité du plus haut historique mais conserve un potentiel. La capitalisation boursière représente 196 millions d'euros, soit une valeur d'entreprise de 144 millions d'euros (une fois la trésorerie nette déduite). C'est seulement 3,5 fois le bénéfice d'exploitation courant 2010, ce qui semble bien peu compte tenu de l'historique de croissance de Tessi, qui a multiplié ses résultats par 4,4 en 10 ans. Un cours compris entre 85 et 90 euros d'ici à six mois ne semblerait guère aberrant.
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