Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a déclaré dimanche 27 février que le gouvernement allait fixer un objectif de croissance annuelle du PIB (Produit intérieur brut), pour la période 2011-2015, à 7%. Ce dernier a souligné « la nécessité d’augmenter la qualité de la croissance et d’améliorer le niveau de vie du peuple » a révélé Radio Chine Internationale.
C’est à l’occasion d’un « chat » en ligne avec des internautes chinois, samedi à 9h00, sur le site internet du gouvernement central www.gov.cn et le site de l’Agence de presse Xinhua (Chine Nouvelle) www.xinhuanet.com, que le premier ministre a annoncé les perspectives du pays, d’ici cinq ans.
Il s’agit de la troisième fois que le Premier ministre répond aux questions des internautes, les précédentes (le 28 février 2009 et le 27 février 2010) avaient été le moment pour le politicien d’annoncer les mesures à venir.
« Nous ne rechercherons jamais un taux de croissance élevé au mépris de l’environnement, car cela se traduirait par une croissance non durable accompagnée d’une surcapacité industrielle et d’une consommation intense des ressources », a indiqué Wen Jiabao. Le gouvernement central devrait adopter de nouveaux critères d’évaluation des performances des gouvernements locaux et accorder plus de poids à la protection de l’environnement et au niveau de vie du peuple. « En dernière analyse, nous devons changer les critères d’évaluation du travail des fonctionnaires. Le critère suprême pour évaluer leurs performances est de savoir si le peuple est heureux et satisfait, et non pas le nombre de gratte-ciel construits » a ajouté le Premier Ministre.
Lutter contre l’inflation
Pékin avait annoncé en février le maintien de l’inflation en janvier à 4,9%, en dépit de la série de mesures prises pour juguler une augmentation des prix. A la différence des économiques industrielles, le Chine tente de freiner son économie afin d’éviter toute « risque de surchauffe » ont annoncé les économistes.
Lors de son intervention, Wen Jiabao a annoncé que la Chine ferait progresser la réforme du taux de change du Yuan de manière prudente et progressive afin d’assurer la stabilité sociale. Ce dernier a d’ailleurs réitéré le principe que la Chine réformerait son mécanisme de change du yuan de manière indépendante, graduelle et maîtrisable. Balayant les critiques des Etats-Unis qui appelaient la Chine à revoir sa politique monétaire, Wen Jiabao a déclaré « La Chine s’en tiendra à un régime du taux de change flottant, géré sur la base du marché et lié à un panier de monnaies étrangères. La progression graduelle de la réforme du taux de change du RenMinBi et un taux de change plus flexible sont nécessaires pour notre développement socialiste. Cependant, nous nous opposons à toute politisation à ce sujet ».
Wen Jiabao a expliqué qu’en terme de « valeur réelle du yuan contre le dollar américain, la monnaie chinoise a gagné 53% depuis le milieu des années 1990, et 22% depuis 2005, date à laquelle la Chine a initié sa réforme du taux de change. Elle a avancé de 3,7% depuis juin 2010 quand la Chine a relancé cette réforme. L’appréciation brutale et en une seule fois du yuan mettra en faillite beaucoup d’entreprises exportatrices et au chômage les travailleurs, en particulier les migrants » a-t-il annoncé.