Rémy Cointreau a réalisé un chiffre d'affaires annuel de 908,1 millions d'euros pour l'exercice 2010-2011, en progression de +12,4% (+6,4% en organique) incluant l'activité champagne en cours de cession. Le groupe a affiché sa volonté de poursuivre une politique « exigeante » pour améliorer l'effet prix/mix et renforcer les investissements sur ses marques et marchés clés, associée à une gestion rigoureuse des coûts.
Dans un contexte économique qui s'améliore, Rémy Cointreau maintient le cap de sa stratégie de valeur à long terme, en s'appuyant aussi bien sur la qualité et l'innovation de ses marques que sur la dynamique de ses ressources commerciales.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Rémy Cointreau se positionne sur le segment haut de gamme, en se concentrant sur la croissance de ses marques phares, soutenue par d'importants investissements promotionnels.
- Le groupe profite de la reprise en main de la distribution de ses marques. Rémy Cointreau contrôle désormais plus de 80% de son chiffre d'affaires.
- Rémy Cointreau bénéficie du dynamisme des pays asiatiques, de la Chine notamment (1/3 du CA), où la consommation de Cognac haut de gamme ne faiblit pas.
- Plus généralement, le groupe bénéficie de sa forte exposition sur les pays émergents d'autant que les marques premium sont de plus en plus consommées.
- La dette nette a été maîtrisée et les incertitudes sur le respect des covenants ne devraient désormais plus avoir lieu d'être.
Les points faibles de la valeur
- Les analystes restent prudents à court terme en raison des incertitudes sur le rythme de la reprise économique.
- Les liqueurs et le Champagne sont beaucoup plus exposés aux marchés matures (Etats-Unis, Europe). La branche Champagne dégage une rentabilité nettement inférieure aux autres acteurs du secteur.
- Le groupe a annoncé un projet de cession de sa branche Champagne. Mais les analystes estiment que le prix demandé est ambitieux. Ils restent donc prudents pour le moment sur la faisabilité de l'opération et plus généralement sur la valeur.
- Les analystes estiment qu'avec une envolée de 40% en 2010 et une PER supérieur à 20, les perspectives de croissance en Asie sont largement valorisées. Ils lui préfèrent Pernod-Ricard sur ce point.
- Les analystes retiennent un scénario de reprise molle pour 2011, notamment sur les Etats-Unis et l'Europe, avant un plus franc rebond en 2012.
- Du fait de sa taille réduite par rapport à ses concurrents, Rémy Cointreau fait figure d'outsider et n'a pas les moyens de grandir significativement par croissance externe.
- Le groupe est fortement dépendant du Cognac, qui représente près de la moitié du chiffre d'affaires. Les signes de reprise sur ce marché sont pour le moment considérés comme « techniques ».
Comment suivre la valeur
- La consommation de spiritueux dépend, d'une part, des revenus et de la confiance des ménages, et, d'autre part, de l'évolution des modes.
- L'exercice de Rémy Cointreau est décalé et débute chaque 1er avril.
- Les ventes de fin d'année représentent une part importante du chiffre d'affaires.
- Le groupe revendiquant un positionnement haut de gamme de ses produits, le marché a tendance à valoriser Rémy Cointreau comme un acteur du luxe.
- Pour les analystes, le prochain catalyseur en Bourse sera la cession de la branche Champagne. Cette opération a pour objectif d'accélérer la croissance du groupe sur le segment haut de gamme et de tendre vers une rentabilité opérationnelle de 20%, dont 30% dans le Cognac, grâce à une meilleure réallocation de ses actifs.
- La cession de cette branche permettrait au groupe de réaliser, selon les analystes, une opération de croissance externe afin de se renforcer davantage dans le haut de gamme, y compris au travers d'une marque de Champagne haut de gamme.
- Les résultats du groupe sont sensibles aux variations de change, dans la mesure où Rémy Cointreau réalise la majeure partie de son chiffre d'affaires en dehors de la zone euro. Selon les analystes, toute variation de 1 cent sur le dollar a une incidence de 1,5 million d'euros sur le résultat opérationnel courant. Une réévaluation du yuan serait également positive.
- L'attrait spéculatif de la valeur est aujourd'hui limité par le refus affirmé de la famille d'envisager toute cession de son contrôle.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Agroalimentaire
L'envolée du prix des matières premières est le principal défi à relever par les industriels en 2011. Nestlé estime que cette tendance entraînera des coûts supplémentaires à hauteur de 2,5 à 3 MdCHF en 2011. Plusieurs leviers d'action existent. Danone a ainsi annoncé, pour la France, une hausse du prix de ses yaourts comprise entre 2 et 2,5%. Nestlé va, lui, revoir les formulations de certains produits afin de réduire la proportion des matières premières dont le coût s'accroît. Les réductions de coûts représentent un autre levier d'action. Le groupe suisse a déjà réalisé l'an passé des gains d'efficacité opérationnelle de plus de 1,5 MdCHF. Mais les plus petites structures, qui disposent d'une marge de manoeuvre plus limitée, sont moins bien loties. Bonduelle anticipe un recul de son résultat opérationnel pour l'exercice 2010-2011, clos fin juin, même si celui-ci s'annonce moins important qu'initialement anticipé. Le renchérissement des cours des principales céréales va peser sur sa rentabilité.