La Bourse de Paris a terminé jeudi pour la deuxième séance d'affilée en baisse (-0,90%), les investisseurs s'inquiétant d?une éventuelle restructuration de la dette grecque et des poussées inflationnistes persistantes en Chine et aux Etats-Unis.
Le CAC 40 a cédé 35,84 points à 3.970,39 points dans un volume d'échanges peu étoffé de 3,215 milliards d'euros.
Même pessimisme sur les autres places européennes. Francfort a reculé de 0,44%, Londres de 0,78% et l'Eurostoxx 50 de 1,09%.
"Il y a de grosses incertitudes sur la dette grecque", a souligné Guillaume Garabédian, gérant d'actions chez Meeschaert Gestion Privée.
Preuve de l'inquiétude des opérateurs, les taux grecs à 10 ans ont franchi les 13% sur le marché obligataire, leur plus haut niveau depuis la mise en place de l'euro alors que le gouvernement allemand a évoqué une possible restructuration de la dette du pays.
Dans un entretien au quotidien Die Welt, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a indiqué que "des mesures supplémentaires" devraient être prises si la capacité d'Athènes à rembourser ses dettes était mise en doute. Une restructuration mettrait l'économie grecque "à genoux" et entraînerait la faillite d'une grande partie du système bancaire, a mis en garde Lorenzo Bini Smaghi, membre du directoire de la Banque centrale européenne.
"Les craintes inflationnistes pèsent aussi sur le marché", selon M. Garabédian. En Chine, l'inflation, qui sera publiée vendredi, "devrait ressortir en nette hausse à 5,4% en mars contre 4,9% en février", a commenté un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
L'inflation inquiète aussi outre-Atlantique comme l'a rappelé mercredi soir la banque centrale américaine (Fed) dans son Livre beige.
Les mauvaises statistiques américaines n'ont pas permis de redresser la tendance, les inscriptions hebdomadaires au chômage sont de nouveau en hausse et les prix à la production ont nettement ralenti en mars.
Du côté des valeurs, les bancaires ont tiré la cote vers le bas, pénalisées par des craintes de restructuration de la dette grecque. Natixis a reculé de 2,70% à 4,03 euros, Crédit Agricole de 2,34% à 11,47 euros, Société Générale de 2,15% à 45,63 euros et BNP Paribas de 1,55% à 52,64 euros.
Alcatel-Lucent a terminé en tête de la cote pour la deuxième séance consécutive (+2,54% à 4,15 euros) alors qu'il envisagerait de céder ou d'introduire en Bourse ses activités de vente d'équipements télécoms aux entreprises, selon le Wall Street Journal.
Danone a nettement progressé (+1,96% à 47,75 euros) après avoir publié un chiffre d'affaires en hausse de près de 20% au premier trimestre et confirmé ses objectifs de croissance pour l'année en cours.
Carrefour, qui a publié après la clôture un chiffre d'affaires en modeste hausse de 3,9% au premier trimestre, a terminé en recul de 1,27% à 31,03 euros. L'association des petits porteurs actifs (Appac) et ses adhérents actionnaires s'oppose à son tour aux projets de scission du groupe.
Saint-Gobain a reculé de 2,22% à 44,57 euros alors que les analystes de Cheuvreux ont retiré le titre de leur liste de valeurs préférées, selon une source de marché.
Schneider Electric a de nouveau cédé 2,44% de 110 euros, toujours pénalisé par des spéculations sur une offre de rachat de Tyco International.
Hors CAC 40, TF1 a perdu 4,19% à 12,35 euros. Le groupe de médias, face à la chute de l'audience, aurait décidé de baisser ses tarifs publicitaires, selon des informations de presse.
Artprice (banques de données dans le marché de l'art) a terminé en baisse de 8,13% à 26 euros, victime de prises de bénéfices après sa spectaculaire envolée de plus de 200% sur un mois.
Bourse Direct a bondi de 39,82% à 1,58 euro après l'annonce d'une croissance de 25% de ses ventes au premier trimestre.