Le titre Renault enregistre aujourd'hui la plus forte baisse des valeurs de l'indice CAC 40 avec un recul de 2,38% à 38,91 euros. Cette variation est à mettre en rapport avec le repli sectoriel du jour : l'indice européen DJStoxx regroupant les valeurs automobiles cède 1,93% aujourd'hui. Credit Suisse a abaissé aujourd'hui sa recommandation sur le secteur de Surpondérer à Pondération en ligne. Elle s'explique également par la prudence des investisseurs alors que la journée d'aujourd'hui s'annonce cruciale pour Renault. Le conseil d'administration du groupe se réunit aujourd'hui à midi.
Cette réunion sera dédiée à l'étude des premières conclusions de l'audit sur l'affaire Renault.
Ces conclusions font état de « graves dysfonctionnements à l'intérieur du management de l'entreprise », a révélé ce matin Eric Besson, le ministre de l'Industrie, sur la chaîne de télévision LCI. Il a estimé qu'il faudrait « tirer les leçons » de ces dysfonctionnements.
Les administrateurs devront déterminer les responsabilités de la direction suite à la fausse affaire d'espionnage industriel. Les investisseurs s'interrogent sur une éventuelle réorganisation de la gouvernance du groupe.
De son côté, Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, a estimé que « si des fautes ont été commises, il faut que ceux qui en sont responsables s'en aillent dès lors que le degré de la faute le justifie ». « Il faut que les règles soient respectées », a-t-elle déclaré.
Ce week-end, le Journal du Dimanche laissait entendre que Patrick Pélata, le directeur général délégué du groupe, pourrait présenter sa démission, de même que Christian Husson, le directeur juridique, Jean-Yves Coudriou, le DRH des cadres dirigeants, et Rémi Pagnie, le directeur de la sécurité.
Carlos Ghosn, le directeur général du groupe, avait refusé il y a quelques semaines la démission de Patrick Pélata.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur/=
- Renault est le cinquième constructeur automobile mondial suite à son alliance avec Nissan et le deuxième en France.
- Carlos Ghosn, le PDG du groupe, mène une politique très volontaire pour redresser Renault et lui permettre d'affronter la crise du secteur.
- Les performances du groupe devraient s'améliorer grâce à sa politique de réduction des coûts fixes, qui a conduit à un recul de sa masse salariale.
- Sur un marché très concurrentiel, Renault est très actif en termes de lancements.
- Le groupe accélère également son développement dans le low-cost pour gagner des parts de marché, avec notamment un 44 sous sa marque roumaine Dacia.
- L'alliance Renault-Nissan devrait dégager 2 milliards d'euros de synergies supplémentaires d'ici à 2015, répartis à parts égales entre le Français et le Japonais.
- Le duo Renault-Nissan et l'allemand Daimler ont échangé 3% de leur capital. Dans la course à la consolidation, le trio ainsi formé devance General Motors et réduit l'écart par rapport aux deux leaders, Volkswagen et Toyota.
- Le constructeur ambitionne de devenir leader sur le segment des véhicules n'émettant pas de CO