Le titre Intesa Sanpaolo est bien orienté aujourd'hui : il s'accorde une hausse de 2,32% à 2,296 euros. La banque italienne a annoncé hier ses objectifs à l'HORIZON 2015, et prévoit à court terme une augmentation de capital de 5 milliards d'euros. L'établissement veut approcher grâce à cette opération un ratio core tier 1 de 10% contre 7,9% fin 2010. Selon Corrado Passera, le PDG d'Intesa, ce niveau constitue une nouvelle norme dans le cadre de Bâle 3. La banque vise par ailleurs un bénéfice net de 4,2 milliards d'euros en 2013 et de 5,9 milliards en 2015 contre 2,7 milliards en 2010.
Ce plan se base notamment sur un strict contrôle des coûts et sur une amélioration de la productivité et des marges. Le coefficient d'exploitation devrait ainsi reculer de 13 points à 43% selon les prévisions de la direction.
Intesa envisage par ailleurs des opérations de croissance externe, qui ne devraient pas être financées par l'augmentation de capital mais via des cessions. La banque vise notamment des acquisitions en Pologne, en République Tchèque et en Turquie.
De son côté, Oddo a relevé sa recommandation sur Intesa Sanpaolo d'Alléger à Neutre avec un objectif de cours de 2,30 euros. Le broker reconnaît qu'il ne s'agit pas d'une valeur de forte croissance, et qu'elle possède structurellement un faible ROE (retour sur capitaux propres). Mais il ajoute que les dividendes qui devraient être versés en font de nouveau une valeur de rendement.
Le principal levier d'Intesa pour faire progresser ses résultats concerne selon lui la pression sur les coûts, plus qu'une baisse du coût du risque qui reste limitée.
« Avec son augmentation de capital et ses ratios de liquidité, nous ne voyons plus de raison de rester négatif sur le dossier », conclut Oddo.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Deux changements importants vont avoir un impact sur l'avenir des banques françaises. Premièrement, elles vont être soumises à une nouvelle taxe dès l'année prochaine. La taxe bancaire, qui s'appliquera à une vingtaine de banques, établissements de crédit et entreprises d'investissement, abondera le budget de l'Etat à hauteur de 504 millions d'euros l'an prochain. A cela s'ajoutera une augmentation de la participation des établissements financiers au fonds de garantie des dépôts, à hauteur de 90 millions d'euros supplémentaires en 2011, 2012, puis 2013, soit 270 millions en tout. En 2013, les autorités estiment que plus de 1 milliard d'euros de recettes supplémentaires sera prélevé auprès des banques. De plus, de nouvelles normes prudentielles vont voir le jour avec la finalisation de l'accord Bâle III, applicable à l'horizon 2019. L'objectif est de relever de 2% à 7%, d'ici 2019, le ratio de solvabilité bancaire. Ce ratio rapporte les fonds propres d'un établissement à ses engagements dans l'économie. Plus il est élevé plus les prises de risques sont limitées.