Les sept pays associés au programme A400M vont signer jeudi avec Airbus Military le contrat définitif sur le financement de cet avion de transport militaire européen dont le développement a été émaillé de plusieurs années de retard et d'importants surcoûts.
"La cérémonie de signature du contrat de l'A400M entre Occar et Airbus Military aura lieu jeudi dans les installations d'Airbus Military à Séville", dans le sud de l'Espagne, où se trouve la ligne d'assemblage de l'avion, selon un communiqué de l'avionneur.
L'Occar (Organisation conjointe de coopération en matière d'armement) est le consortium de pays européens, qui gère notamment la fourniture de l'A400M par Airbus Military, filiale d'EADS, aux nations participant au projet.
Sept pays de l'OTAN sont partenaires du programme (Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni, Belgique, Luxembourg et Turquie), qui a pris quatre ans de retard sur le calendrier prévu.
Le programme a connu des années de déboires, de retards et de surcoûts, en raison notamment de sa motorisation complexe et des demandes techniques divergentes des pays clients, qui ont souvent fait craindre pour sa survie. Quelque 12.000 emplois sont en jeu en France et 40.000 en Europe.
En mars 2010, les pays clients de l'A400M et EADS étaient parvenus à un accord de principe pour amender le contrat initial datant de 2003, se répartir les surcoûts et s'accorder sur un nouveau calendrier.
Ainsi, les Etats paieront 3,5 milliards d'euros supplémentaires, tandis qu'EADS avait déjà provisionné de son côté 1,8 milliard d'euros dans ses comptes 2009.
Mais chaque pays devait encore ratifier l'accord et donner son feu vert final, une étape compliquée par le poids de la crise économique sur les budgets de la défense en Europe.
Ces dernières semaines, les discussions avaient encore été menées avec la Turquie et le Royaume-Uni, qui ont fini par donner un accord formel en début de semaine.
L'A400M, qui a effectué son premier vol d'essais en décembre 2009, est un avion de transport militaire polyvalent, capable d'assurer l'acheminement de troupes, de parachutistes et de matériel sur de longues distances et à grande vitesse, tout en atterrissant sur des terrains sommaires.
Il doit remplacer les vieux modèles franco-allemands Transall ou américains C130.
Quelque 170 appareils sont commandés, dont 53 par l'Allemagne, qui souhaite cependant n'en conserver que 40 exemplaires pour son armée de l'air, 50 par la France et 22 par le Royaume Uni. La France doit être le premier pays livré en 2013, suivi du Royaume-Uni et de l'Allemagne.
En outre, l'avion a été vendu à la Malaisie à quatre exemplaires. L'Afrique du sud a pour sa part a annulé sa commande de huit appareils, mais Airbus a bon espoir de la faire changer d'avis.