Berkshire Hathaway cède 1,71% à 84 dollars à New York après la démission surprise de David Sokol, l'un des principaux conseillers de Warren Buffett. Certains observateurs voyaient même dans ce quinquagénaire natif d'Omaha, la ville de naissance du célèbre milliardaire américain, le futur dirigeant de la société d'investissement. Mais l'HORIZON s'est brusquement obscurci lorsqu'il a annoncé avoir acquis pour près de 10 millions de dollars d'actions de la société Lubrizol avant d'organiser son rachat au nom de la holding. Résultat : une plus-value potentielle de 3 millions de dollars.
En janvier dernier, David Sokol a racheté environ 96 000 actions de Lubrizol, deux semaines avant de recommander cette entreprise de chimie américaine comme une acquisition potentielle auprès de Warren Buffett. Le 14 mars dernier, Berkshire Hathaway a fait l'acquisition de toutes les actions de Lubrizol pour un montant total de 9 milliards de dollars.
Depuis l'annonce du rachat, accompagné d'une prime destinée à convaincre les actionnaires, le titre a progressé de plus de 30%. Aujourd'hui, l'investissement représente 12,9 millions de dollars.
David Sokol s'est défendu en affirmant qu'il n'avait aucun pouvoir décisionnel quant à de possibles acquisitions par Berkshire Hathaway ou aucun pouvoir de faire des investissements au nom de la holding. En outre, il pensait que Warren Buffett ne lancerait pas de raid sur Lubrizol.
Dans un communiqué, Warren Buffett déclare ne pas réclamer la démission de David Sokol. "La lettre de Dave a été une surprise totale, malgré deux précédents. Je lui avais parlé la veille et n'avais perçu aucun indice sur ses intentions. Cette fois, toutefois, je n'ai pas essayé de le retenir et j'ai accepté sa démission".
Dans une lettre récemment adressée à ses collaborateurs, Warren Buffet avait rappelé son attachement à l'honnêteté et à la probité au sein de son groupe. "La priorité pour chacun de nous est de continuer à protéger avec zèle la réputation de Berkshire. Personne n'est parfait, mais nous devons tacher de l'être".
Et de poursuivre : "Nous pouvons nous permettre de perdre de l'argent, même beaucoup d'argent. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de perdre notre réputation - même une petite partie de réputation".
(P-J.L)
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Après cinq années de baisse, les professionnels estiment que les tarifs de l'assurance auto devraient être orientés à la hausse pour au moins trois ans. La progression pourrait se situer entre 3% et 5% en 2011. Sur trois ans, les assureurs espèrent une progression globale de près de 10%. Cette évolution résulte de la conjugaison de plusieurs facteurs. Premièrement, avec une grande fréquence d'évènements climatiques (notamment tempêtes Klaus et Quinten), le nombre de demandes de réparation a explosé. De plus, la baisse du prix de l'essence a incité davantage de français à utiliser leur voiture. Le trafic routier a progressé entre 4% et 5% en 2009. Les automobiles respectent moins les limitations de vitesse, ce qui accroît le nombre d'accidents avec dégâts matériels (+2% en 2009). Enfin, le coût moyen des réparations s'est surenchéri (+3% à +4% par an). Conséquence : le ratio combiné de l'assurance auto, qui en rapportant les sinistres et les coûts aux primes est un indicateur clé, a gagné 7 points en 2009. A 109%, il a atteint son pire niveau depuis 1998. Les assureurs réagissent à cette détérioration en augmentant leurs tarifs.