Altran a affiché la plus forte hausse du sbf 120 la semaine dernière avec un gain de 13,27% après avoir présenté des résultats 2010 supérieurs aux attentes. L'année dernière, le spécialiste du conseil en technologie a essuyé une perte nette de 26 millions d'euros, à comparer avec une perte de 74,7 millions d'euros en 2009. Le résultat opérationnel courant a, lui, été multiplié par plus de deux à 69,1 millions d'euros, ce qui est bien supérieur aux attentes des analystes. Le consensus Reuters s'élevait à 49,3 millions d'euros.
La marge opérationnelle courante s'est appréciée à 4,8% en 2010 contre 2,2% l'année précédente. Altran s'était fixé comme objectif d'atteindre une rentabilité opérationnelle de 5% au second semestre. Elle s'est finalement élevée à 7,1%. Sur la seconde partie de l'année, le groupe a bénéficié d'une accélération de la croissance et d'un rebond des prix.
Déjà publié, le chiffre d'affaires a progressé de 2,3% à 1,437 milliard d'euros.
A l'occasion de cette publication, le groupe français a également annoncé être en négociation en vue de céder ses activités au Brésil qui sont déficitaires. La décision finale devrait être prise d'ici à la fin du mois ou au plus tard à la fin avril. Altran a en outre mandaté un conseil extérieur pour réaliser une revue stratégique d'Arthur D.Little, son activité de conseil en stratégie.
En matière de perspectives 2011, le spécialiste du conseil en technologie est resté flou. Il prévoit une hausse de sa marge opérationnelle courante et une poursuite de la croissance à un niveau élevé en France. Lors de la réunion d'analystes, le management a cependant indiqué être confiant pour dégager une croissance de l'activité supérieure à 8% dans les mois à venir.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Le groupe de conseil en technologie est parvenu, grâce à son plan de restructuration, à alléger nettement sa structure de coûts ainsi que sa dette. Le groupe a réglé son problème de respect de covenants bancaires.
- La marge opérationnelle courante devrait s'améliorer grâce aux économies liées aux plans de départs volontaires et à la poursuite de la réduction des coûts indirects.
- Des mesures pour restaurer la confiance de la communauté financière ont été prises, comme la création d'un comité d'audit et la nomination d'administrateurs indépendants.
- Le groupe a annoncé, fin juin 2010, une nouvelle organisation visant à accélérer son développement et à « créer de la valeur pour ses actionnaires ». Cinq groupes d'offres ont été définis avec un responsable « mondial » pour chacun. Le but est de transformer le groupe de simple développeur en « un véritable architecte, un maître d'oeuvre dans les projets qu'il mène pour ses clients » et donc de doper la croissance.
Les points faibles de la valeur
- Le plan de sauvetage n'est pas jugé suffisant pour résoudre les problèmes structurels du groupe. Certains analystes ont le sentiment que les multiples d'Altran valorisent déjà le rebond attendu des marges dans un ENVIRONNEMENT toujours morose.
- Le groupe subit la pression sur les prix, imposée par ses clients.
- Certains analystes estiment que le groupe va mettre du temps à s'adapter au changement de configuration dans l'automobile, qui est l'un de ses secteurs de prédilection.
- La mise en oeuvre de la nouvelle organisation va être progressive et nécessitera 12 à 18 mois avant d'être complètement opérationnelle.
- Les analystes attendent également une amélioration de la communication financière.
- Altran ne verse aucun dividende et n'a pas pour projet d'en verser un.
Comment suivre la valeur
- Altran est une valeur très volatile en Bourse.
- Le titre reste soumis à la capacité du groupe à confirmer son redressement.
- Les catalyseurs sur le titre sont : l'accélération de la croissance organique, la cession des entités qui sous-performent (le Brésil et surtout ADL), et la poursuite de l'amélioration du taux de facturation.
- Dans une société de conseil, l'essentiel des charges d'exploitation réside dans les salaires des consultants. A ce titre, le taux d'utilisation des consultants de l'entreprise par rapport à celui du secteur est un indicateur important à suivre. Lorsqu'il diminue (c'est-à-dire que le nombre de consultants sans mission augmente), les charges de l'entreprise pèsent davantage sur la rentabilité.
- La qualité des solutions mises en place pour favoriser la mobilité des ingénieurs est décisive dans les périodes de difficultés conjoncturelles ou sectorielles.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
Les professionnels estiment que 2010 devrait être une année de transition car les carnets de commandes des sociétés françaises sont à nouveau remplis et que les clients dégèlent progressivement les prises de décision. Ils prévoient donc que le marché des logiciels et services devrait croître de 2,2% en France comme au niveau mondial, après un recul d'un peu plus de 3% en 2009. La reprise sera moins vigoureuse en Allemagne où elle n'atteindra que 1,6% et au Royaume-Uni où elle s'établira à 1,4%. La relance de l'emploi du secteur en France, qui a été entamée à la fin du second trimestre, devrait donc se poursuivre.