Le gouvernement veillera à ce que toutes les conséquences "en termes de responsabilités individuelles" soient tirées de l'affaire d'escroquerie présumée dont a été victime Renault, dont il détient 15% du capital, a annoncé jeudi Bercy après avoir reçu le PDG, Carlos Ghosn.
Les ministres de l'Economie Christine Lagarde et de l'Industrie Eric Besson rappellent qu'un audit approfondi avait été diligenté "pour identifier l'origine des dysfonctionnements récemment observés au sein de l'entreprise". Ils veilleront à ce que "les conséquences en soient tirées tant en termes de réformes d'organisation qu'en termes de responsabilités individuelles", ont-ils souligné.
"Il convient que cet audit apporte des éléments précis à courte échéance pour identifier les erreurs ou fautes éventuelles dans le processus de décision et de gestion de ce dossier", ont-ils précisé dans un communiqué.
L'Etat français est le premier actionnaire de Renault, dont il détient 15% du capital. Bercy avait indiqué cette semaine qu'un audit interne devrait remettre ses conclusions aux administrateurs de Renault le 28 avril.
M. Ghosn était reçu à Bercy dans le cadre des entretiens semestriels avec les dirigeants d'entreprises dans lesquelles l'Etat détient une participation.
Il a reconnu lundi que l'affaire d'espionnage présumée qui secouait le groupe était probablement montée de toutes pièces et a totalement innocenté les trois cadres accusés "à tort".
"Je me suis trompé, nous nous sommes trompés et d'après les conclusions que nous avons entendues du procureur de Paris, il semble que nous ayons été trompés", a admis Carlos Ghosn au journal de 20H00 de TF1.
Il a en revanche refusé la démission de son numéro deux, Patrick Pélata, directeur général délégué du groupe, indiquant ne pas vouloir "rajouter une crise à la crise".
Mais le gouvernement avait dès le lendemain indiqué qu'il n'entendait pas laisser l'affaire sans suites en dépit de ces excuses publiques.
Le porte-parole du gouvernement et ministre du Budget François Baroin avait fustigé un "amateurisme invraisemblable", mais s'était gardé de demander la tête de Carlos Ghosn.
M. Besson avait de son côté affirmé que les excuses publiques du PDG du constructeur automobile aux trois cadres accusés à tort d'espionnage ne marquaient pas "la fin de cette histoire".