Le titre Renault enregistre aujourd'hui l'un des replis les plus importants de l'indice CAC 40 avec une baisse de 3,31% à 39,40 euros. Ce recul s'explique, comme pour plusieurs sociétés européennes exposées au marché Japonais, par les effets du séisme et du tsunami qui ont frappé violemment le Nord-Est de l'archipel en fin de semaine dernière. L'exposition du constructeur automobile français est particulièrement forte en raison de son partenariat avec le japonais Nissan. Ce dernier a annoncé avoir fermé ses quatre usines d'assemblage au Japon. Nissan produit 22% de ses véhicules dans le pays.
Renault souffre par ailleurs de l'affaire d'espionnage présumé dans laquelle la direction du groupe est toujours empêtrée. Dernier rebondissement en date, un responsable du service de sécurité du groupe a été mis en examen ce week-end pour escroquerie en bande organisée dans le cadre de cette affaire.
Ce dernier a été interpellé vendredi à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle alors qu'il s'apprêtait à s'envoler pour la Guinée. Il a ensuite été placé en détention. Une source policière a affirmé que les enquêteurs avaient réuni « un certain nombre d'éléments » contre lui selon les informations de l'agence Reuters.
Plus tôt dans la semaine, la direction de Renault a reconnu avoir peut-être été victime d'une manipulation, et non d'espionnage industriel. Patrick Pélata, le directeur général délégué du groupe, a déclaré que Renault en tirerait « toutes les conséquences jusqu'au niveau le plus haut de l'entreprise, c'est-à-dire jusqu'à moi ».
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
En France, les constructeurs s'attendent à une poursuite du recul du marché du fait des réductions successives de la prime à la casse mais aussi d'une mauvaise conjoncture générale (remontée des prix, chômage élevé et déficit public). Selon le Comité des Constructeurs Français d'Automobiles (CCFA), si le marché va connaître un ralentissement sur la seconde partie de l'année, les ventes d'automobiles neuves pourraient totaliser 2,06 millions d'unités cette année, et non plus 2 millions de véhicules comme prévu initialement. En Europe, les prochains mois s'annoncent difficiles pour le marché automobile car l'indice de confiance des ménages est clairement orienté à la baisse partout en Europe. Sur l'ensemble de l'année, la baisse devrait approcher les 10% à 13,5 millions de véhicules (lors du pic de 2007, le marché atteignait 15,57 millions de véhicules). En revanche, le marché mondial devrait s'accroître grâce notamment à l'Inde, au Brésil et à la Chine. Selon les spécialistes, le bond pourrait atteindre 20% dans ce pays.