Le titre du premier producteur européen de potasse, l'allemand K+S, cède 3,63% à 50,77 euros à la Bourse de Francfort. En début de séance, il a perdu jusqu'à 4,9%, pénalisé par l'annonce par BASF du prochain placement de 10,3% de son capital. Conformément à son objectif de réduction de son endettement, le numéro un mondial de la chimie entend en effet placer auprès d'investisseurs institutionnels jusqu'à 19,7 millions de titres K+S, dont le cours a clôturé hier à 54,24 euros. L'opération pourrait donc représenter jusqu'à 1,07 milliard d'euros.
"Avec la somme attendue, BASF a pour objectif d'optimiser encore son bilan et de continuer à réduire sa dette comme annoncé", a déclaré le géant rhénan dans un bref communiqué.
Cette décision de BASF intervient au lendemain de la publication par K+S d'un bénéfice net 2010 presque quintuplé par rapport à 2009, à 448,6 millions d'euros. Le fabricant d'engrais et de sel a affiché son optimiste pour l'année en cours, estimant que son chiffre d'affaires 2011 devrait être en nette augmentation par rapport à celui de 2010.
Ce départ de BASF au capital de K+S intervient également après l'annonce par ce dernier de l'abandon du projet des activités d'engrais de BASF en Belgique et en Alsace.
A Francfort, les investisseurs accueillent avec réserve l'opération de BASF dont le titre cède 0,77% à 58,10 euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Produits de base - Chimie
Les chimistes européens et américains demeurent prudents. Ils sont conscients qu'ils traversent actuellement une phase de croissance liée à la fin du déstockage chez leurs clients industriels. Le syndicat européen du secteur, le Cefic, qui estime que la croissance de la production devrait atteindre 2% en 2011, souligne que la reprise sur le marché européen demeure fragile. En France, l'Union des industries chimiques (UIC) considère que la croissance de la production ne dépassera pas 2,6% l'année prochaine.