Nicolas Sarkozy s'est entretenu mercredi avec le président du MoDem François Bayrou dans le cadre de ses consultations régulières avec les responsables politiques ou syndicaux sur la présidence française du G20, a-t-on appris auprès de l'Elysée et de M. Bayrou.
Le chef de l'Etat n'avait pas reçu le député centriste depuis octobre dernier, en pleine contestation contre la réforme des retraites.
Cette rencontre entre Nicolas Sarkozy et François Bayrou, un des candidats centristes potentiels à la prochaine présidentielle, intervient en plein débat à l'UMP sur la meilleure stratégie à suivre pour 2012, après la publication mardi du premier sondage donnant le président battu dès le premier tour.
Mais François Bayrou a assuré à l'AFP que ces questions, ni même la perspective de 2012, n'avaient été évoquées lors de l'entretien, qui a duré plus d'une heure en fin d'après-midi, en présence du nouveau secrétaire général de l'Elysée Xavier Muscat.
L'ancien candidat à la présidentielle de 2007 a précisé avoir répondu à une invitation que lui avait adressée le chef de l'Etat le 1er février.
"J'ai défendu auprès de Nicolas Sarkozy la nécessité de mettre en place un ordre monétaire international différent, plus stable et sur l'obligation de réguler les produits dérivés", a précisé le leader centriste.
"Nous avons aussi évoqué la question de la mise en place d'une taxe sur les produits financiers et le rôle d'avant-garde que pourrait jouer la France dans ce domaine", a-t-il ajouté.
"Nous avons également parlé du gouvernement européen et j'ai défendu l'idée que seuls pourraient en faire partie les pays membres de l'euro", a-t-il également indiqué.
Au plan intérieur, le patron du MoDem a exprimé auprès du chef de l'Etat ses interrogations sur la réforme annoncée de l'ISF en plaidant pour la mise en place d'une contribution de solidarité sur la fortune (CSF), sur le patrimoine.
"Elle serait reliée à l'impôt sur le revenu. Tous les patrimoines importants, au-dessus d'1 million d'euros --une fois défalquée à un taux raisonnable la résidence principale--, se verraient affecter d'un revenu théorique qui serait ensuite intégré à l'impôt sur le revenu. Ainsi, il n'y aura plus l'inconvéniant du bouclier fiscal", a-t-il résumé.