Une nouvelle séance de négociation prévue jeudi soir entre le patronat et les syndicats en vue de fixer de nouvelles règles de l'assurance chômage a été reportée, à la demande du Medef, à une date non encore précisée, a-t-on appris mercredi soir de sources syndicales.
Le patronat a demandé ce report dans l'attente de nouveaux chiffrages qu'il a demandés à l'Unedic sur l'évolution des comptes de l'assurance-chômage, en fonction des différentes hypothèses de croissance, au cours des prochaines années, indique-t-on. Il entend ainsi affiner sa position avant la reprise des négociations.
"Je prends cette demande de report comme quelque chose de positif, mais je reste prudente", a affirmé à l'AFP Gabrielle Simon de la CFTC.
La deuxième séance de négociation entre partenaires sociaux jeudi dernier avait buté sur une exigence du patronat de voir baisser les cotisations d'assurance-chômage sous conditions. Cette demande avait été jugée inacceptable par les organisations syndicales.
La réunion prévue jeudi soir aurait du être la dernière avant un accord. La date limite des négociations est en principe le 31 mars, date d'expiration de l'actuelle convention. Cependant le patronat et les syndicats ont convenu de la proroger jusqu'au 31 mai.
Le Medef, de son côté, n'était pas immédiatement joignable.
Lors de la précédente réunion, le patronat avait pris les syndicats par surprise en demandant que soit inscrit dans le marbre de la convention le principe d'une baisse des cotisations -- pour les entreprises et les salariés -- si les comptes de l'Unedic redeviennent bénéficiaires pendant deux semestres successifs d'au moins 500 millions d'euros par semestre. Et ce, quel que soit le niveau de la dette totale, estimée à 11 milliards à fin 2011.
Auparavant l'organisation patronale avait accepté de considérer le montant de la dette cumulée avant de parler d'une baisse des cotisations.
Selon les dernières projections de l'Unedic de janvier, les comptes de l'assurance-chômage pourraient revenir à un excédent à partir de 2013 (+1,4 milliard d'euros) et son endettement cumulé serait réduit à 6,7 milliards fin 2014.