Biomérieux publiera après bourse ses résultats annuels. Dans une note, Gilbert Dupont indique qu'il prévoit un résultat net de 161,1 millions et une marge opérationnelle courante de 17,5%. De son côté, le consensus cité par le broker prévoit un résultat net de 163 millions et une MOC de 17,5%. Biomérieux vise pour sa part une MOC comprise entre 17% et 18% à taux de change et périmètres constants. Le groupe a déjà publié un chiffre d'affaires 2010 de 1,357 milliard, en hausse de 10,4% (+4,9% à taux de change et périmètres constants).
Le management table en 2011 sur une croissance du chiffre d'affaires à devises et périmètre constants comprise entre 5% et 6%, retient Gilbert Dupont.
Cette guidance exclut l'impact de l'arrêt de l'activité milieux de culture cliniques de routine en Amérique du Nord mais tient compte de l'ENVIRONNEMENT dégradé des principaux marchés de la société (Europe de l'Ouest et Amérique du Nord), de la fin du contrat de tests IH quantitatifs en Afrique du Sud et de l'importance des ventes d'instruments en 2010.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- bioMérieux bénéficie d'un haut niveau d'expertise dans le diagnostic des maladies infectieuses. C'est le leader mondial de la microbiologie avec 35% de parts de marché.
- Le diagnostic in vitro est un secteur d'activité bénéficiant de tendances de long terme extrêmement favorables.
- Le groupe bénéficie d'un modèle économique solide fondé sur l'importante proportion des ventes de réactifs qui assurent des revenus récurrents (85% du chiffre d'affaires) et d'un mix produit positif : nouveaux automates, enrichissement des menus par des tests à forte valeur ajoutée, montée en puissance de la biologie moléculaire et du théranostic (association entre le diagnostic et le médicament pour une meilleure efficacité des traitements, considérée comme l'un des grands relais de croissance de la médecine de demain).
- Le groupe dispose d'une présence géographique mondiale. La France représente moins de 16% du chiffre d'affaires. Il réalise déjà 8% de son chiffre d'affaires dans les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) et a réalisé début 2010 une petite acquisition en Chine.
- La situation de trésorerie positive, ainsi que la forte récurrence du cash-flow de bioMérieux, devraient lui permettre de maintenir sa politique de dividendes généreuse (30% du résultat net) et de poursuivre sa stratégie d'acquisitions opportunistes.
Les points faibles de la valeur
- L'environnement dans lequel le groupe évolue est très concurrentiel.
- La tendance à la baisse des dépenses de santé en Europe de l'Ouest et aux Etats-Unis pèse sur les perspectives du groupe. Le groupe a d'ailleurs revu à la baisse ses prévisions de croissance organique.
- Certains analystes jugent que le groupe n'est pas assez présent aux Etats-Unis (22% des ventes).
- Les objectifs de croissance ambitieux, et jugés réalisables, laissent néanmoins peu de place aux bonnes surprises.
- Les investisseurs ont accueilli fraîchement l'annonce du changement de direction. Alain Mérieux a laissé la place à l'ex-patron d'Ipsen Jean-Luc Bélingard depuis le 1er janvier.
- bioMérieux jouit d'une prime plutôt élevée sur ses comparables ce qui pourrait limiter le potentiel d'appréciation pour un titre déjà largement détenu dans les portefeuilles de gérants.
Comment suivre la valeur
- La volonté des gouvernements occidentaux de réaliser des économies dans les dépenses de santé est un catalyseur pour la médecine préventive et donc le marché du diagnostic.
- La reconnaissance acquise du théranostic par l'ensemble du corps médical devrait se traduire à terme par un fort développement de ce marché encore balbutiant.
- Le groupe souhaite mettre l'accent sur le développement dans les pays émergents ainsi que les Etats-Unis.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
De nombreuses opérations de croissance externe ont déjà eu lieu. Merck & Co. est devenu le numéro deux mondial en rachetant Schering-Plough pour 41 milliards de dollars. Roche a finalement réussi à acquérir Genentech, la deuxième société américaine de biotechnologies, pour 47 milliards. Abbott a repris le pôle médicaments du belge Solvay pour 5,2 milliards d'euros. La phase de consolidation se poursuit. Sanofi-Aventis cherche à acquérir la biotech américaine Genzyme pour 18,5 milliards de dollars. Le leader mondial du secteur, son concurrent américain, Pfizer est également très actif dans le domaine des acquisitions. Moins d'un an après avoir repris son compatriote Wyeth pour 68 milliards de dollars, il est de nouveau prêt à investir plusieurs milliards de dollars pour se renforcer dans les pays émergents et dans plusieurs domaines d'activité : les médicaments génériques, les traitements contre la douleur, le cancer, la maladie d'Alzheimer, les anti-inflammatoires et les neurosciences.