
Après avoir longtemps hésité à sauter le pas, le constructeur français PSA Peugeot Citroën semble de plus en plus tenté par le "low cost", suivant ainsi l'exemple de son concurrent national Renault qui a rencontré un vif succès avec sa voiture à bas coûts, la Logan.
PSA est "en train de regarder la question pour l'Europe", a fait savoir son directeur des marques Jean-Marc Gales à l'occasion du salon automobile de Genève.
Aucune décision n'a toutefois été prise et le premier constructeur français se garde bien d'avancer une date pour le lancement éventuel d'une voiture à bas coûts.
Mais, après avoir opposé un "non" catégorique à l'idée de fabriquer un véhicule "low cost", le premier constructeur français a révisé il y a quelques mois sa position et lance depuis des pistes.
"Une chose est sûre, cette voiture ne sera ni Peugeot, ni Citroën", a indiqué M. Gales, qui a également exclu qu'un véhicule "low cost" soit vendu dans les réseaux traditionnels des deux marques. Ceci irait en effet à l'encontre de la stratégie de PSA de faire monter en gamme Peugeot et Citroën.
Le constructeur français pourrait en revanche éventuellement partir de la troisième marque qu'il doit lancer en Chine l'an prochain pour développer une gamme à bas coûts.
"On n'exclut pas (...) à partir de cette marque propre d'exporter, de faire autre chose aussi", a expliqué Philippe Varin, président du directoire de PSA, depuis Genève. Tout en restant évasif sur les régions du monde où pourraient être expédiées ces voitures fabriquées en Chine.
Cela fait longtemps que Renault ne se pose plus ce genre de questions. Plus de dix ans après le rachat du roumain Dacia, il en a fait un des piliers de sa stratégie de développement.
Son nouveau plan, présenté début février, prévoit ainsi une hausse des ventes à trois millions de véhicules en 2013, contre 2,6 millions en 2010. A cette date, les voitures à bas prix représenteront entre 28% et 30% des ventes, dont la moitié pour Dacia.
Lancée avec la Logan en 2004-2005, la gamme a été depuis élargie et compte aujourd'hui six modèles, dont trois sont des dérivés de la Logan, plus la berline Sandero et le 4x4 Duster. Elle sera complétée par deux nouveaux véhicules qui seront fabriquées à partir de 2012 dans l'usine de Tanger (Maroc) que Renault s'apprête à ouvrir, alors que l'usine roumaine de Pitesti est saturée.
La même année, Renault entamera le renouvellement de cette famille de véhicules, en commençant par la Logan.
"Nous allons rester extrêmement fidèles à notre credo pour la marque Dacia en Europe et en +Euromed+ (bassin méditerranéen), c'est-à-dire les véhicules qui sont construits pour les gens qui ont des finances contraintes", a promis le directeur marketing monde de Renault Stephen Norman, dans un entretien à l'AFP.
Le deuxième constructeur français veut aussi tester de nouveaux modes de distribution pour les produits Dacia et réfléchit à une vente via internet.
"En 2011, Dacia sera la première marque européenne à proposer des ventes +online+ de la gamme normale en véhicule neuf", selon M. Norman. "Cela ne veut pas dire qu'on ferme un autre canal" de distribution, a-t-il ajouté.
Une OPTION aussi envisagée par PSA. Dans le cas du lancement d'une marque à bas coût, "ce sera sûrement une forme de rupture, surtout dans la distribution", a averti M. Gales, laissant entendre également que les voitures pourraient être vendues, par exemple, sur internet.