Holcim cède 1,39% à 67,35 francs suisses à la Bourse de Zurich après la publication de résultats 2010 jugés décevants par les analystes et de perspectives sans surprise. Le deuxième cimentier mondial derrière Lafarge a réalisé l'an dernier un bénéfice net avant minoritaire en baisse de 19,6% à 1,18 milliard de francs suisses, un Ebitda en repli de 2,4% à 4,5 milliards de francs suisses et un chiffre d'affaires en hausse de 2,5% à 21,65 milliards. Les analystes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un bénéfice net de 1,1 milliard et un chiffre d'affaires de 21,6 milliards.
Le groupe suisse proposera un dividende stable à 1,50 franc suisse par action.
Pour 2011, Holcim s'attend dans les pays matures à une demande plus forte en Europe et un léger rebond des volumes en Amérique du Nord. En Afrique Moyen Orient, le groupe table sur un ralentissement compte tenu des évènements récents. En Amérique Latine, Holcim s'attend respectivement à une croissance de la demande. En Asie Pacifique, la croissance devrait être solide compte tenu des projets d'infrastructures au second semestre 2011 en Australie.
Enfin, Holcim a annoncé son intention de répercuter la hausse des coûts de production sur les prix.
Les brokers ont globalement mal accueilli cette publication. Soulignant des résultats au quatrième trimestre inférieurs au consensus et des perspectives en ligne, Cheuvreux a confirmé son opinion Sous-performance et son objectif de cours de 75 francs suisses. A l'instar d'Oddo et Aurel, le broker estime que le consensus est trop élevé. Oddo a d'ailleurs maintenu son opinion Alléger et son objectif de cours de 65 francs suisses tandis qu'Aurel est resté à Vendre avec un objectif de cours de 53 francs suisses.
A contre-courant, CM-CIC a réitéré sa recommandation Achat et son objectif de cours de 77 francs suisses. Le bureau d'études attend une éclaircie progressive en 2012-2012 dans les pays matures. Il souligne également un endettement raisonnable (gearing de 53,8%).
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - Matériaux
Les perspectives ne sont pas bonnes pour le secteur. Alors que Lafarge a réduit ses estimations de ventes de ciment pour 2010 en raison d'une conjoncture maussade, Holcim ne fait pas de prévisions pour l'évolution de ses marchés européen et nord-américain et constate un certain degré d'incertitude dans ces régions ainsi qu'une instabilité en Amérique latine. Seule l'Afrique et l'Asie Pacifique montreraient des tendances positives. Le mexicain Cemex est le seul à estimer que le climat économique s'est stabilisé. Dans un contexte morose, les agences de notation soulignent la faiblesse des fondamentaux de certains acteurs. C'est le cas de Lafarge. Sa notation risque d'être dégradée en junk bond. Il doit donc impérativement réduire sa dette nette, qui atteignait 15,16 milliards d'euros à la fin du premier semestre, pour ne pas voir s'accroître le coût de son financement.