Le ministre de l'Emploi, Xavier Bertrand, a estimé vendredi que "beaucoup de personnes" avaient "du mal à comprendre" que l'ancien patron de France Télécom Didier Lombard reste au sein du groupe comme conseiller spécial salarié.
"Beaucoup de personnes qui nous écoutent ont du mal à comprendre", a affirmé M. Bertrand sur RTL.
"C'est difficile pour de nombreux de NOS concitoyens. Il y a la question des salaires, parce que les salariés ont été en première ligne face à la crise. Quand il y a des disparités aussi importantes, c'est difficile à comprendre", a poursuivi le ministre.
A la question de savoir s'il souhaitait que le conseil d'administration du groupe revienne sur sa décision, Xavier Bertrand a répondu: "je ne sais pas, je n'ai pas le détail".
"Il faut aussi bien voir que tous les dirigeants, quels qu'ils soient, doivent faire très attention, dans la société dans laquelle on est, à ce que les décisions, les solutions, ne soient pas incompréhensibles", a insisté le ministre.
La direction du groupe a annoncé mercredi que Didier Lombard devenait conseiller spécial de Stéphane Richard, qui sera officiellement PDG le 1er mars. Les syndicats se sont déclaré choqués par ce maintien.
Didier Lombard avait cédé les rênes opérationnelles du groupe le 1er mars 2010, après avoir été fragilisé par une vague d'une trentaine de suicides de salariés entre janvier 2008 et fin 2009.
Selon des sources internes au groupe, M. Lombard touchera une rémunération en tant que salarié, ce qui retarderait le versement de ses indemnités retraite correspondant à ses fonctions de président du conseil d'administration.
Il détient aussi 300.000 stock-options.
"Quand vous voyez les montants qui sont évoqués... Je sais bien que le salaire était important, c'est un dirigeant qui était aussi important, qui a permis à cette entreprise importante de progresser --même si on sait pertinemment qu'il y a eu des sujets en interne-- mais je crois qu'il faut faire très attention si on veut avoir l'adhésion de tous les salariés de son entreprise et des salariés dans leur ensemble", a encore estimé Xavier Bertrand.
Interrogé sur la baisse du chômage en janvier, le ministre a réitéré sa conviction, déjà exprimée à plusieurs reprises, que cette baisse allait se prolonger.