Porsche recule de 8,24% aujourd'hui à 56,32 euros, sous-performant largement l'indice DJStoxx européen regroupant les valeurs de l'automobile, qui se replie de son côté de 2,13%. Le constructeur automobile allemand a averti hier que sa fusion avec Volkswagen serait probablement retardée en raison d'une enquête. Ce retard pourrait repousser l'absorption de Porsche par son concurrent à 2012, alors que l'opération était prévue dans le courant de l'année en cours.
L'enquête en question porte sur des manipulations de cours présumées dans lesquelles seraient impliqués deux anciens membres du conseil d'administration.
Certains analystes soulignent que les probabilités d'un succès de la fusion diminuent au fur et à mesure que le temps passe. De son côté, Porsche reste confiant dans la réussite de cette opération.
« Les procédures judiciaires se révèlent plus complexes que prévu », analyse Credit Suisse, qui reste à Surperformance sur Volkswagen et sur Porsche. « Il est très probable que la fusion aura lieu l'an prochain, lorsque les risques financiers seront plus faciles à calculer », ajoute-t-il.
Le rachat de Porsche par Volkswagen a été décidé en août 2009 : le second devait prendre 42% du premier pour 3,3 milliards d'euros.
Peu avant, c'est Porsche qui avait tenté de s'emparer de son concurrent et compatriote. En octobre 2008, lorsque ce scénario était encore envisagé, le titre Volkswagen s'était envolé à plus de 1 000 euros, propulsant le constructeur à la deuxième place mondiale en termes de capitalisation boursière. Ces mouvements boursiers suspects avaient alors attiré l'attention des régulateurs boursiers, débouchant sur une enquête.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
En France, les constructeurs s'attendent à une poursuite du recul du marché du fait des réductions successives de la prime à la casse mais aussi d'une mauvaise conjoncture générale (remontée des prix, chômage élevé et déficit public). Selon le Comité des Constructeurs Français d'Automobiles (CCFA), si le marché va connaître un ralentissement sur la seconde partie de l'année, les ventes d'automobiles neuves pourraient totaliser 2,06 millions d'unités cette année, et non plus 2 millions de véhicules comme prévu initialement. En Europe, les prochains mois s'annoncent difficiles pour le marché automobile car l'indice de confiance des ménages est clairement orienté à la baisse partout en Europe. Sur l'ensemble de l'année, la baisse devrait approcher les 10% à 13,5 millions de véhicules (lors du pic de 2007, le marché atteignait 15,57 millions de véhicules). En revanche, le marché mondial devrait s'accroître grâce notamment à l'Inde, au Brésil et à la Chine. Selon les spécialistes, le bond pourrait atteindre 20% dans ce pays.