La banque Crédit Agricole SA, entité cotée du groupe Crédit Agricole, a dégagé en 2010 un bénéfice net en hausse de 12% à 1,263 milliard d'euros, malgré une perte au quatrième trimestre due à une dépréciation exceptionnelle, selon un communiqué publié jeudi.
La banque avait annoncé mi-décembre qu'elle devrait constater une perte sur sa participation dans la banque italienne Intesa Sanpaolo, qui ampute finalement son résultat de 1,24 milliard d'euros au quatrième trimestre.
Considérée comme une participation durable, ces 4,79% détenus au capital d'Intesa étaient jusqu'ici comptabilisés à leur valeur d'acquisition. Ils ont été reclassés en tant que participation disponible à la vente, ce qui induisait que leur valeur devait être actualisée au prix du marché.
De ce fait, Crédit Agricole SA termine le quatrième trimestre en perte de 328 millions d'euros, soit moins que les prévisions des analystes, qui tablaient sur une perte de 461 millions, selon le consensus établi par Dow Jones Newswires.
Sur l'année, Crédit Agricole SA est parvenu à faire croître ses revenus (+12%) plus vite que ses charges d'exploitation (+8%) et a aussi bénéficié d'un repli marqué du coût du risque (crédits impayés).
"Cette baisse a été régulière, trimestre après trimestre. Tous les métiers y ont contribué : fortement pour la banque de financement et d?investissement, de manière plus mesurée pour les réseaux (LCL, Banque de proximité à l?international) et pour le crédit à la consommation", souligne la banque dans le communiqué.
"On voit cette tendance se poursuivre dans les mois qui viennent", a indiqué le directeur général de Crédit Agricole SA Jean-Paul Chifflet lors d'une conférence téléphonique.
Outre l'effet lié à Intesa, Crédit Agricole SA fait valoir que ses comptes ont été affectés par d'autres éléments exceptionnels, notamment une dépréciation d'écart d'acquisition de 418 millions d'euros sur sa filiale grecque Emporiki.
Le directeur financier Bertrand Badré a souligné, lors d'une conférence téléphonique, que sans les éléments exceptionnels, la performance opérationnelle du groupe se situait au quatrième trimestre dans la lignée des trimestres précédents.
Dans le détail, sur l'année, la banque de détail en France soutient les résultats du groupe, avec une hausse de 31% du bénéfice des caisses régionales et de 17% de celui de LCL. Les services financiers spécialisés et la gestion d'actifs affichent également des progressions à deux chiffres.
Ces activités compensent la perte de 928 millions en banque de détail à l'international, le ralentissement en banque de financement et d'investissement (résultat en baisse de 10%) et la perte de 557 millions sur le portefeuille de titres essentiellement américains dont la valeur a été affectée par la crise financière.