La ministre française des Finances, Christine Lagarde, a souhaité jeudi que le G20 analyse l'impact de la spéculation sur la hausse des prix des matières premières, tout en reconnaissant qu'elle ne joue pas forcément un rôle dans l'envolée des cours.
"Nous ne disons pas que la spéculation nourrit la hausse des prix", a-t-elle a déclaré lors d'une conférence organisée à Paris par l'Institute of International Finance, à la veille de la première réunion des ministres des Finances du G20 sous présidence française.
"Peut-être que ça l'anticipe un peu, peut-être que ça l'accélère un peu, il y aura un débat à ce sujet, peut-être que ça n'a aucun effet, c'est aussi une éventualité", a-t-elle ajouté.
En présentant fin janvier les priorités françaises pour le G20 en 2011, le président français Nicolas Sarkozy, qui entend lutter contre la volatilité des prix des matières premières, notamment agricoles, s'était montré beaucoup plus catégorique.
"La spéculation crée les émeutes de la faim", avait-il lancé, appelant les principaux pays riches et émergents à réguler ces marchés et à accroître leur transparence.
Dans la foulée, la France avait vivement critiqué un projet d'étude de la Commission européenne récusant tout lien entre la spéculation et les cours des matières premières.
Bruxelles avait ensuite revu sa copie, évoquant "une corrélation forte" entre les marchés financiers et les prix des matières premières, tout en refusant d'expliquer les variations des cours par la seule spéculation.
La plupart des experts estiment qu'aucune étude n'a, à ce jour, clairement établi un lien entre spéculation et variation des prix des matières premières.