Les ministres des Finances du G20 doivent "agir" dès leur première réunion sous présidence française, vendredi et samedi à Paris, pour "éviter une crise alimentaire imminente" et mettre en place une taxe sur les transactions financières, a affirmé mercredi l'ONG Oxfam.
"Nous serons très rapidement fixés sur la réelle capacité de la France à agir concrètement et rapidement face à la crise des prix alimentaires et sur la taxe sur les transactions financières pour le développement et le climat", a déclaré Luc Lamprière, directeur d'Oxfam France, dans un communiqué.
Selon l'organisation non gouvernementale (ONG), "les ministres doivent agir dès maintenant pour stopper la flambée des prix alimentaires et proposer des plans concrets sur les taxes sur les transactions financières".
Le président français Nicolas Sarkozy, à la tête pendant toute l'année 2011 du G20 des principaux pays riches et émergents, a plaidé pour la mise en place d'une taxe "infinitésimale" sur ces transactions pour financer l'aide au développement et a suggéré qu'un "groupe de pays leaders" l'adopte pour montrer l'exemple.
"Une taxe de 0,05% pourrait rapporter jusqu'à 400 milliards de dollars par an. Elle ne représenterait qu'un petit changement pour ceux qui peuvent se le permettre, mais ferait une grande différence pour ceux qui en ont le plus besoin", a souligné Luc Lamprière, en demandant à Berlin et à Paris de "présenter un plan clair et engager leurs homologues du G20 à le soutenir".
Nicolas Sarkozy a également fait de la lutte contre la volatilité des prix des matières premières énergétiques et agricoles une priorité, en dénonçant notamment le rôle de la spéculation.
"La transparence et le contrôle des marchés des matières premières alimentaires est une priorité pour empêcher le chaos", a estimé Oxfam, qui "attend du G20 des décisions politiques immédiates" pour "éviter une crise alimentaire imminente".