EDF a annoncé mardi une chute de 73,9% de son bénéfice net en 2010, en raison de provisions exceptionnelles liées à la faiblesse des prix de l'énergie hors de France, mais le groupe public s'attend à un hausse de 4 à 6% de son résultat brut d'exploitation (Ebitda) en 2011.
Le bénéfice net part du groupe s'élève à 1,02 milliard d'euros en 2010, contre 3,90 milliards l'année précédente.
Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) progresse lui de 4,4% à 16,62 milliards d'euros (+5,2% en croissance organique), dépassant ainsi les objectifs du groupe qui misait sur +3% à +5%.
Malgré cette performance opérationnelle en hausse, le bénéfice a été plombé par des provisions exceptionnelles de 2,90 milliards d'euros. Ces provisions servent notamment à couvrir les risques de dépréciations d'actifs dues à la faiblesse des prix du gaz et de l'électricité aux Etats-Unis et en Italie.
EDF détient la moitié des activités nucléaires de Constellation Energy aux Etats-Unis et la moitié du groupe Edison en Italie.
Les provisions passées en 2010 couvrent aussi les surcoûts subis par EDF suite à la prolongation en France du Tarif Réglementé Transitoire d?Ajustement au Marché (Tartam), un tarif spécifique aux entreprises. "2010 a été l?année des grands chantiers, qui ont permis au groupe de retrouver une situation financière assainie", a souligné le PDG d'EDF Henri Proglio, cité dans le communiqué, en évoquant les trois "opérations majeures" de l'année.
EDF a cédé ses réseaux de distribution d'électricité britanniques au consortium hongkongais Cheung Kong et vendu à l'Etat régional du Bade-Wurtemberg (sud-ouest de l'Allemagne) la part de 45,01% qu'il détenait dans le numéro trois allemand de l'énergie EnBW.
Enfin, le groupe public a décidé d'allouer 50% du capital de sa filiale RTE au portefeuille d'actifs finançant le démantèlement des centrales nucléaires.
L'endettement d'EDF a ainsi été ramené de 42,5 milliards d'euros fin 2009 à 34,4 milliards d'euros fin 2010 "avant encaissement du produit de la cession d'EnBw".
Le chiffre d'affaire a progressé de 10,2% à 65,16 milliards d'euros (+4,6% en croissance organique).