En repli de 2,63% à 32,93 euros, Merck accuse la plus forte baisse du Dow Jones. Ignorant les résultats trimestriels supérieurs aux attentes publiés par groupe pharmaceutique américain, les investisseurs sanctionnent ses perspectives médiocres. Le deuxième groupe pharmaceutique du monde derrière son rival Pfizer a annoncé jeudi une prévision pour 2011 inférieure aux attentes et a en outre retiré son objectif de résultat à long terme en raison d'un renchérissement de ses coûts et de perspectives décevantes pour son anticoagulant vorapaxar.
Merck a essuyé une perte au quatrième trimestre en raison de notamment charges exceptionnelles liées à l'acquisition de Schering-Plough. La perte nette s'est élevée à 531 millions de dollars, soit 17 cents par action, à comparer avec un bénéfice net de 6,949 milliards de dollars, soit 2,35 euros par action, un an plus tôt.
Mais, hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 88 cents, supérieur de 5 cents au consensus Thomson Reuters. Les ventes ont bondi de 20% à 12,094 milliards de dollars. Wall Street attendait 11,52 milliards de dollars.
Pour 2011, Merck vise un bénéfice par action compris entre 3,64 et 3,76 dollars pour des ventes en progression de 0% à 5% par rapport aux 46 milliards de dollars enregistrés en 2010. Le consensus est de 3,82 dollars.
En outre, le groupe a retiré l'objectif annoncé début octobre d'afficher une croissance de son bénéfice annuel dans le haut des taux à un chiffre sur la période 2009-2013.
Merck se dit pénalisé par les mesures d'austérité en vigueur en Europe et les coûts croissants générés par la réforme de la santé aux Etats-Unis. Enfin, il est pénalisé par les doutes sur l'avenir de son anticoagulant expérimental vorapaxar, considéré comme l'un des traitements les plus prometteurs acquis en absorbant Schering-Plough. Le mois dernier, une étude a montré qu'il était pas conseillé pour la prévention des accidents vasculaires cérébraux en raison du risque d'hémorragie.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
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De nombreuses opérations de croissance externe ont déjà eu lieu. Merck & Co. est devenu le numéro deux mondial en rachetant Schering-Plough pour 41 milliards de dollars. Roche a finalement réussi à acquérir Genentech, la deuxième société américaine de biotechnologies, pour 47 milliards. Abbott a repris le pôle médicaments du belge Solvay pour 5,2 milliards d'euros. La phase de consolidation se poursuit. Sanofi-Aventis cherche à acquérir la biotech américaine Genzyme pour 18,5 milliards de dollars. Le leader mondial du secteur, son concurrent américain, Pfizer est également très actif dans le domaine des acquisitions. Moins d'un an après avoir repris son compatriote Wyeth pour 68 milliards de dollars, il est de nouveau prêt à investir plusieurs milliards de dollars pour se renforcer dans les pays émergents et dans plusieurs domaines d'activité : les médicaments génériques, les traitements contre la douleur, le cancer, la maladie d'Alzheimer, les anti-inflammatoires et les neurosciences.