En repli de 4,66% à 24,36 euros, Ipsen signe la plus forte baisse du SBF 120. Les investisseurs sanctionnent l'annonce de possibles dépréciations d'actifs d'un montant net compris entre 65 et 85 millions d'euros liées aux "incertitudes sur certaines échéances futures de développement ou de commercialisation de certains produits ou partenariats". En outre, le groupe pharmaceutique français a repris les droits sur l'antidiabétique Taspoglutide à Roche. Il enregistrera dans ses comptes un produit exceptionnel de 41 millions, qui ne compense donc pas totalement les dépréciations à venir.
Ipsen a fait ces annonces à l'occasion de la publication d'un chiffre d'affaires annuel en ligne avec les attentes du marché.
En 2010, le chiffre d'affaires du groupe contrôlé à hauteur de 73% par la famille Beaufour a progressé de 5% (hors effets de change) à 1,1002 milliard d'euros contre un consensus de 1,094 milliard. Les ventes de médicaments ont progressé de 5,1% à 1,0683 milliard.
Au quatrième trimestre, le chiffre d'affaires est ressorti à 258 millions d'euros, en hausse de 1,1%.
Ipsen a fait part de son intention de mener "une revue stratégique approfondie afin de définir sa vision sur le moyen-long terme".
Dans le sillage de ces annonces, UBS a intégré le titre à sa liste des valeurs pharmaceutiques européennes à vendre en priorité.
Mais, d'autres brokers se sont montrés plus optimistes. Ainsi, CA Cheuvreux a confirmé son opinion Surperformance et son objectif de cours de 38 euros tandis qu'Oddo a maintenu son opinion Accumuler et son objectif de cours de 27 euros.
Le bureau d'études a évoqué un chiffre d'affaires de bonne facture qui confirme les solides fondamentaux du groupe. Selon lui, Ipsen est un titre à regarder de plus près maintenant que les mauvaises nouvelles sur le Taspoglutide sont connues et intégrées dans les cours actuels.
Aurel et Gilbert Dupont ont confirmé leur opinion Acheter avec un objectif de cours de 33 euros pour l'un et de 30,9 euros pour l'autre.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
De nombreuses opérations de croissance externe ont déjà eu lieu. Merck & Co. est devenu le numéro deux mondial en rachetant Schering-Plough pour 41 milliards de dollars. Roche a finalement réussi à acquérir Genentech, la deuxième société américaine de biotechnologies, pour 47 milliards. Abbott a repris le pôle médicaments du belge Solvay pour 5,2 milliards d'euros. La phase de consolidation se poursuit. Sanofi-Aventis cherche à acquérir la biotech américaine Genzyme pour 18,5 milliards de dollars. Le leader mondial du secteur, son concurrent américain, Pfizer est également très actif dans le domaine des acquisitions. Moins d'un an après avoir repris son compatriote Wyeth pour 68 milliards de dollars, il est de nouveau prêt à investir plusieurs milliards de dollars pour se renforcer dans les pays émergents et dans plusieurs domaines d'activité : les médicaments génériques, les traitements contre la douleur, le cancer, la maladie d'Alzheimer, les anti-inflammatoires et les neurosciences.