(AOF / Funds) - "Les fonds de pension mondiaux se détournent de l'obligataire au profit des classes alternatives et de l'immobilier", résume l'enquête Pension Fund & Insurance Asset Allocation Survey, réalisée par bfinance. "Les fonds de pension internationaux sont devenus négatifs sur l'obligataire entre juin et décembre 2010, à mesure que se sont développées les tensions sur les dettes publiques européennes. Les intentions d'investissement en actions restent positives pour les six prochains mois, mais la tendance ressort très négative à horizon trois ans", précise le communiqué.
La cinquième édition de cette étude a été réalisée entre décembre 2010 et janvier 2011 via un questionnaire en ligne auquel a répondu un panel de 50 investisseurs institutionnels internationaux : 63% des répondants sont originaires d'Europe et 37% d'Amérique du Nord (USA et Canada). 16% des répondants sont originaires du Royaume-Uni, 18% de Belgique et des Pays-Bas, 10% de Norvège, Finlande, Suède et Danemark et 8% d'Italie. Le panel se compose de fonds de pension d'entreprises (41%), de fonds de pension publics (33%), de compagnies d'assurance (8%), de fondations et fonds de dotations (8 %), de family offices (4%). Les fonds gérants plus d'un milliard d'euros d'actifs représentent les deux tiers du panel.
"A court comme à moyen terme, les institutionnels prévoient de diminuer la part de leur portefeuille consacrée aux actifs traditionnels (actions et obligations) au profit des classes alternatives, en particulier l'immobilier, les infrastructures et le capital investissement. Cette tendance est similaire à ce qui avait été observé en juin 2010, lors de la précédente édition de cette enquête."
"En revanche, contrairement aux attentes, les fonds de pension internationaux sont devenus négatifs sur l'obligataire entre juin et décembre 2010, à mesure que se sont développées les tensions sur les dettes publiques européennes. L'enquête révèle un solde net de 12% de répondants ayant réduit leur allocation à l'obligataire au cours du second semestre 2010. La tendance au désinvestissement sur l'obligataire devrait se renforcer au premier semestre 2011 (un solde net de 27% de répondants prévoit de réduire son allocation obligataire). Elle ressort toutefois moins marquée à horizon trois ans (solde net de 6%)."
"Sur les actions, la tendance est toujours significativement négative à horizon trois ans (solde net d'intention de désinvestissement de 14%). Ceci suggère que le récent regain d'intérêt pour cette classe d'actifs pourrait être de courte durée. La volonté de diversification des portefeuilles, très marquée à horizon six mois et trois ans, devrait profiter essentiellement à l'immobilier et aux classes d'actifs dites alternatives. Les infrastructures et le capital-investissement rassemblent les plus fortes intentions d'investissement (solde net à horizons six mois et trois ans de 14% et 10% respectivement)."
"Par ailleurs, les répondants affichent une forte volonté de réduire leur exposition à la fois aux actions et aux obligations domestiques au profit de titres internationaux pour diversifier le risque en portefeuille. Enfin, après de nombreux changements de gérants venus sanctionner des mauvaises performances passées dans un contexte de révision des allocations stratégiques, les institutionnels s'attendent désormais à réattribuer principalement des mandats de gestion arrivés à échéance."
"Le récent allégement de l'exposition des portefeuilles institutionnels à l'obligataire, au profit des actions, reflète tant les tensions sur les marchés de taux que des perspectives de gains à court terme plus élevées sur les actions. Cette tendance devrait s'essouffler à mesure que les valorisations de marché se corrigent. En revanche, ce qui ne devrait pas changer, c'est la demande croissante des investisseurs pour les classes d'actifs dites alternatives. Ces derniers devront porter une attention particulière à la sélection de leurs gérants pour éviter toute déception sur ces stratégies de niches qui s'apprêtent à drainer des flux conséquents", a commenté Olivier Cassin, directeur de la recherche et du développement chez bfinance.