BP cède 1,76% à 476,30 pence, pénalisé par des résultats inférieurs aux attentes au quatrième trimestre. La compagnie pétrolière britannique a réalisé sur les trois derniers mois de l'année un bénéfice net en hausse de 34% à 4,614 milliards de dollars. Hors produits exceptionnels de 250 millions de dollars, le bénéfice ressort à 4,364 milliards de dollars, soit 11% inférieur au consensus de 4,803 milliards. La performance de la branche aval (raffinage et marketing) est la principale cause de cette déception avec un bénéfice de 744 millions de dollars, inférieur de 32% aux attentes du marché.
Du côté de l'amont (exploration-production), la branche phare des majors pétrolières, le bénéfice ressort à 6,656 milliards de dollars, en repli de 7%. Les analystes tablaient sur 6,9 milliards.
Pour sa part, la production d'hydrocarbures s'est repliée de 9,3% à 3,673 millions de barils par jour, conformément aux prévisions du consensus.
Mais la hausse des prix du pétrole sur la période a plus que compensé le recul de la production.
Sur l'année, le bilan est bien plus dégradé : pour la première fois depuis 1992, BP affiche des comptes dans le rouge avec une perte de 4,9 milliards de dollars en 2010.
Le groupe est pénalisé par la marée noire du Golfe du Mexique, qui a débuté en avril dernier avec l'explosion d'une plateforme. Cette catastrophe a coûté 40,9 milliards de dollars à BP.
Désormais, le géant britannique veut tourner page. Il a ainsi annoncé le retour des dividendes, dont les versements ont été suspendus depuis le début de la marée noire. Les actionnaires recevront donc 7 cents par action au titre des résultats du quatrième trimestre, un montant conforme aux attentes.
Par ailleurs, BP a annoncé une restructuration profonde de ses activités qui passera par la réduction de moitié des activités de raffinage aux tats-Unis. Le groupe devrait prochainement conclure la vente de ses raffineries de Texas City, au Texas, et de Carson, en Californie. L'objectif d'un montant de cessions d'actifs de 30 milliards de dollars d'ici la fin de l'année devrait ainsi être atteint.
Enfin, pour 2011, BP prévoit une vingtaine de milliards de dollars d'investissement, contre 18,25 milliards en 2009.
Dans une note publiée ce matin, CA Cheuvreux a regretté des résultats légèrement inférieurs à ses attentes. Le broker a souligné que l'objectif de production du groupe en 2011 de 3,4 millions de barils par jour ressortait inférieur de 4% à sa propre estimation. Pour autant, il a maintenu son opinion Surperformance avec un objectif de cours de 480 pence
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
En se basant sur une amélioration des perspectives économiques, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011 de 80.000 et 50.000 barils par jour. Cette révision résulte de la prise en compte de nouvelles estimations concernant la croissance économique mondiale, notamment celles émanant du FMI et de l'ocde En conséquence, l'AIE considère que le monde devrait consommer cette année 86,6 millions de barils par jour (mbj), soit 1,8 million de plus qu'en 2009 (+2,2%). En 2011, la consommation de pétrole devrait s'établir à 87,9 mbj, ce qui constitue une hausse de 1,3 millions de barils (+1,5%) par rapport à 2010. L'hypothèse sous-jacente est que l'activité économique mondiale se développe de 4,5% cette année et de 4,3% l'an prochain. La croissance de la demande de pétrole devrait provenir quasiment uniquement des pays émergents. Ainsi en Chine, la consommation de pétrole a progressé de près de 10% sur un an à fin juin. Ce pays est récemment devenu le premier consommateur d'énergie au monde, détrônant ainsi les Etats-Unis.