Les avocats de Bertrand Rochette, un des cadres mis en cause par Renault dans une affaire d'espionnage présumé, ont déploré jeudi ne pas avoir accès aux éléments de l'enquête qui vise leur client.
Les avocats de M. Rochette avaient demandé la semaine dernière au procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, la communication du contenu de la plainte déposée par le constructeur automobile qui a entraîné l'ouverture d'une enquête confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).
Le parquet de Paris a indiqué mercredi à l'AFP qu'il ne comptait pas "à ce stade" accéder à cette demande des avocats. Ceux-ci ne peuvent avoir accès au dossier tant que leurs clients n'ont pas été mis en examen ou placés sous le statut de témoin assisté dans le cadre d'une information judiciaire, confiée à un juge d'instruction.
Les trois avocats estiment dans un communiqué que "le comportement de Renault et du parquet de Paris cherche à faire croire à la presse que les salariés de Renault seraient coupables des délits dont ils les accusent publiquement, tout en leur refusant communication d?éléments qu?ils ignorent et sur lesquels ils ne peuvent d?aucune manière se défendre".
Les avocats de M. Rochette, licencié comme les deux autres cadres pour "faute lourde", "dénoncent ce mépris insupportable des droits de la personne humaine et des droits de la défense".
"Ceux qui se sont comportés de la sorte seront un jour ou l?autre appelés à en répondre, d?autant plus que leur attitude ne semble destinée qu?à masquer l?inanité totale des reproches formulés", concluent-ils.
Les avocats faisaient notamment référence au cas du député (PS) de l'Essonne, Julien Dray, qui avait pu avoir accès en 2009 à l'enquête préliminaire qui le visait.
"M. Dray avait pu avoir accès à certaines pièces après la fin des investigations. Dans le cas de Renault, nous ne sommes qu'au début de l'enquête", a-t-on redit jeudi de source judiciaire.
Les trois cadres devraient être prochainement entendus par la DCRI, selon cette source.