Thales cède 0,24% à 26,585 euros dans un marché parisien atone. Au moment où les investisseurs semblent douter de la capacité de Thales à respecter les objectifs de son plan de performance "Probasis" dévoilés il y a un an, le PDG Luc Vigneron est monté au créneau pour tenter de rassurer les marchés. Dans une interview accordée au "Financial Times", le PDG Luc Vigneron a affirmé que ces objectifs étaient "réalistes".
"Je suis d'accord avec le marché quand celui-ci pense qu'atteindre ces objectifs n'est pas évident", a déclaré ce dernier au quotidien financier britannique. "Mais ce sont des objectifs réalistes." Le dirigeant a également indiqué souhaiter voir la part des services à forte marge dans le chiffre d'affaires du groupe atteindre 25%, contre 16% actuellement, sans autres précisions.
Toutefois, Luc Vigneron reste sourd à la demande des investisseurs de présenter des objectifs à mi-parcours.
En décembre 2009, le groupe français d'électronique de défense, d'aéronautique et de sécurité a présenté un plan sur cinq ans basé sur une réorganisation de ses divisions. Ce plan devrait lui permettre notamment de dégager 1,3 milliard d'euros de gains de productivité d'ici 2014.
Signe de la défiance des marchés, l'action Thales s'apprête à terminer l'année 2010 sur un recul de 25,8%
Concernant ses perspectives 2010, Thales a confirmé le mois dernier s'attendre à un repli de ses prises de commandes par rapport au niveau exceptionnellement élevé de 2009.
Ce volume de prises de commandes, conjugué à un carnet d'environ 24 milliards d'euros à fin septembre, conduit par ailleurs le groupe à tabler sur des revenus annuels globalement stables par rapport à l'année précédente.
Enfin, Thales retient toujours l'hypothèse, pour l'exercice en cours, d'un taux de résultat opérationnel courant, après restructurations, entre 3 et 4%.
Par ailleurs, le groupe a annoncé ce matin que la joint venture Sumitomo/Thales avait signé un contrat de 9 milliards de yens (soit environ 80 millions d'euros) avec le ministère philippin des Transports et des Communications (DoTC) portant sur la modernisation des installations et des systèmes du pays en termes de communications, navigation, surveillance et gestion du trafic aérien (CNS/ATM).
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Aéronautique - Défense
Les analystes s'attendent à un rebond des fusions acquisitions dans le secteur, qui était jusqu'ici resté en marge du mouvement. La dernière opération a été réalisée fin octobre 2008, lorsque Finmeccanica a acquis DRS Technologies pour 5,2 milliards de dollars. Safran vient de boucler le rachat de l'américain L1 pour 1 milliard de dollars. Il aimerait également racheter Zodiac, alors que celui-ci tient à son indépendance. Plusieurs indicateurs soulignent la consolidation potentielle du secteur. Pendant la crise, les différents intervenants ont généralement géré leur trésorerie de façon prudente, ce qui leur permet aujourd'hui de bénéficier de liquidités abondantes. En outre, restructurés, ils bénéficient de finances assainies.