En repli de 2,10% à 50,33 euros, Adidas signe la plus forte baisse du Dax 30, l'indice de référence de la Bourse de Francfort. L'équipementier sportif est pénalisé par les chiffres publiés hier soir par Nike. Son rival américain a déçu les investisseurs en annonçant un "backlog" (précommandes qui concernent la période décembre 2010) en hausse de 11% après une progression de 13% au trimestre précédent, la plus forte depuis 10 ans. Wall Street attendait une augmentation de 12-13%. Par ailleurs, la marge brute est ressortie à 45,3% contre 44,5% l'an passé.
Mais, ce niveau de marge pourrait être un point hausse, souligne Aurel bgc. Le groupe se montre en effet prudent sur l'évolution de ses marges dans les prochains mois citant une hausse des coûts du fret, des matières premières et surtout des salaires en Chine.
Nike a réalisé au deuxième trimestre de son exercice fiscal clos fin novembre un bénéfice net en hausse de 22% à 457 millions de dollars, ou 94 cents par action. Les analystes attendaient 88 cents, selon Thomson Reuters.
Le chiffre d'affaires a progressé de 10% à 4,84 milliards de dollars contre un consensus de 4,81 milliards.
La rentabilité opérationnelle du groupe ressort à 12,6%, en partie tirée par la hausse du taux
de marge brute. Pour les prochains trimestres, la direction s'attend à une légère baisse de ses marges compte tenu des pressions sur les coûts de production (coton, hausse des salaires et frais de transport). Pour compenser ces pressions, le groupe prévoit des augmentations de prix "chirurgicales".
Selon Aurel, ces chiffres confirment à nouveau l'amélioration du marché mondial des articles de sports, en particulier en Amérique du Nord et le dynamisme des pays émergents. Bien qu'Adidas soit confronté aux mêmes pressions sur les marges que le numéro un mondial (hausse du prix des matières premières et des salaires), le broker se dit confiant quant à la capacité du groupe à faire croître sa marge opérationnelle en 2010 (+290 points de base à 7,8%) et en 2011 (+40 points de base à 8,2%).
Le bureau d'études appuie ce raisonnement en trois points. En premier lieu, il évoque l'effet de rattrapage des marges chez Reebok (taux de marge brute 25% inférieure à celle de la marque Adidas, mais en hausse de 410 points de base à 35,8% sur les 9 premiers mois de 2010, ce qui confirme cet effet de rattrapage).
D'autre part, il souligne le retour de la croissance en Chine qui est le marché le plus rentable du groupe et enfin, il compte sur les économies de coûts. Ainsi, Mr Hainer, ceo d'Adidas Group, confirmait encore récemment tabler sur une hausse des marges pour 2011 malgré l'inflation des coûts de production.
Dans cette perspective, Aurel a confirmé son opinion Acheter et son objectif de cours de 55 euros sur Adidas.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens de consommation
En Chine, puis au Bangladesh et au Cambodge, les ouvriers se sont révoltés contre le niveau de leur salaire, qu'ils jugent trop bas. Mi-septembre, au Cambodge, les grèves ont fait suite à la décision du gouvernement et des industriels de légèrement augmenter le salaire minimum pour les ouvriers de l'industrie du vêtement et de la chaussure de 50 à 61 dollars par mois. Or les syndicats réclamaient 93 dollars mensuels. La crise a sensiblement affecté le Cambodge, car ses exportations de textile vers les Etats-Unis et l'Union européenne, ses principaux clients, ont chuté de 23% en 2009. Plus de 90 usines ont fermé leurs portes, quelque 60.000 ouvriers (sur un total de 345.000) se trouvant ainsi au chômage. Craignant la concurrence des pays voisins (Vietnam, Indonésie, Bangladesh), les industriels n'ont toujours pas rétabli le paiement des heures supplémentaires. Selon certains économistes, ce dernier est pourtant essentiel à la survie des ouvriers.