Ingenico plonge de 6,81% à 25,71 euros quelques minutes après la reprise de sa cotation. Les investisseurs réagissent mal à la rumeur de presse, confirmée ce matin par un membre du gouvernement, selon laquelle l'Etat est opposé au rachat du fabricant français de terminaux de paiement par un groupe étranger. La cotation d'Ingenico a repris à 10h30 après le rejet de l'offre de rachat de 1,44 milliard d'euros sur la totalité du capital de la société.
"Je vous confirme que l'Etat considère que c'est une entreprise essentielle pour la filière électronique française et, à titre personnel, je me réjouis que le conseil d'administration hier ait considéré que l'offre n'était pas suffisamment intéressante, c'est une étape très importante", a déclaré lundi matin Eric Besson, le ministre de l'Industrie, de l'Energie et de l'Economie numérique, dans un entretien à LCI repris par Reuters.
Vendredi dernier, le conseil d'administration d'Ingenico a annoncé avoir reçu le 14 décembre une offre d'achat à 28 euros par titre. Selon des sources de presse, l'offre émanerait du conglomérat américain Danaher, spécialisé dans l'électronique professionnelle.
Dimanche, ce même conseil a finalement rejeté cette proposition tout en a précisant que son refus n'était pas définitif et qu'une offre améliorée avait encore toutes ses chances.
Prenant acte de cette situation, le conseil d'administration avait demandé la reprise de la cotation du titre. Le titre Ingenico a clôturé jeudi soir à 27,59 euros.
D'après "Les Echos", l'Etat est opposé au rachat d'Ingenico en raison de son savoir-faire stratégique, "qui ne saurait passer sous pavillon étranger". L'Etat a un rôle à jouer dans la mesure où il est actionnaire à 30% de Safran, lui-même premier actionnaire d'Ingenico avec 22% du capital.
En l'état du dossier, Gilbert Dupont a dégradé son opinion sur Ingenico d'Accumuler à Alléger et maintenu son objectif de cours de 26 euros. Le bureau d'études estime pour sa part que le prix proposé était satisfaisant (car présentant une prime de 8% par rapport à son objectif de 26 euros).
Par ailleurs, le broker pense que le veto du gouvernement devrait dégonfler la spéculation qui entourait le titre depuis quelques semaines).
L'action Ingenico a gagné 6,1% au cours des deux séances précédentes et 70% depuis le début de l'année.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
Les professionnels estiment que 2010 devrait être une année de transition car les carnets de commandes des sociétés françaises sont à nouveau remplis et que les clients dégèlent progressivement les prises de décision. Ils prévoient donc que le marché des logiciels et services devrait croître de 2,2% en France comme au niveau mondial, après un recul d'un peu plus de 3% en 2009. La reprise sera moins vigoureuse en Allemagne où elle n'atteindra que 1,6% et au Royaume-Uni où elle s'établira à 1,4%. La relance de l'emploi du secteur en France, qui a été entamée à la fin du second trimestre, devrait donc se poursuivre.