Le titre Hermès International enregistre aujourd'hui le repli le plus sévère des valeurs du SBF 120, avec une baisse de 3,25% à 145,65 euros. Hier, les actionnaires familiaux, qui détiennent environ 73% du capital de la société, ont décidé la création d'une structure de holding qui regroupera 51% des parts du capital. La holding bénéficiera par ailleurs d'un droit de préférence sur le solde de 22% du capital détenu par des héritiers familiaux hors de cette nouvelle structure. De cette façon, la famille verrouille sa participation après l'intrusion fin octobre, de LVMH dans son capital.
Ce dernier avait fait irruption au capital à la surprise générale, en prenant 17% d'Hermès.
« L'engagement de la famille de constituer ce holding majoritaire est irrévocable », annonce le groupe, qui précise que la famille veut « faire passer un message fort à LVMH sur le fait qu'elle entend conserver le contrôle capitalistique de la société à très, très long terme ».
Hermès devrait faire une demande de dérogation auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF) afin de ne pas devoir lancer une offre publique d'achat sur le solde du capital, alors que la holding détiendra plus de 33% des parts du groupe. Selon Aurel, qui a réitéré sa recommandation Vendre et son objectif de cours de 123 euros sur la valeur, la famille « ne se serait pas lancée dans une telle initiative sans avoir des garanties de la part de l'AMF et avoir sondé l'autorité. »
De son côté, Oddo a réitéré sa recommandation Alléger et son objectif de cours de 115 euros sur la valeur. Selon l'analyste, les exceptionnels fondamentaux de la valeur semblent par ailleurs « largement valorisés » avec une prime de plus de 80% sur la moyenne de son échantillon Luxe.
Cheuvreux a renouvelé sa recommandation Sous-performance ainsi que son objectif de cours de 120 euros sur Hermès. Cheuvreux souligne la volatilité du titre, alors que le flottant est de seulement 9,5%.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Luxe et cosmétiques
Certains analystes parient sur une croissance mondiale du secteur supérieure à celle anticipée par le cabinet de conseil Bain & Co (+4%), en affirmant que le marché pourrait croître de 7%. Cet optimise est corroboré par les prévisions des acteurs. Ils tirent partie d'un effet devise positif grâce à un euro (monnaie de production) déprécié face au dollar et au yen (monnaies de vente). De plus, les clients du secteur ont cessé de différer leurs achats. Tous les secteurs bénéficient de taux de progression à deux chiffres, y compris les montres, la joaillerie et le champagne, victimes de déstockage l'an passé.