En hausse de 4,09% à 64,44 euros, Technip signe la plus forte progression du CAC 40, soutenu par le gain d'un contrat majeur dans le raffinage en Algérie. La société française de services pétroliers a remporté auprès du groupe public pétrolier algérien Sonatrach un contrat de réhabilitation et de modernisation de la raffinerie d'Alger. Ce projet clé en main d'une durée de 38 mois et d'un montant forfaitaire d'environ 67,9 milliards de dinars algériens, soit 908 millions de dollars, prévoit la réalisation complète de l'ouvrage.
La modernisation des installations existantes permettra d'accroître la capacité de raffinage de 2,7 à 3,6 millions de tonnes par an. Les nouvelles unités permettront à la raffinerie de produire des essences à des spécifications identiques à celles en vigueur en Europe.
Ce projet s'inscrit dans le cadre d'un vaste programme de réhabilitation et de rénovation de l'outil de raffinage pétrolier, planifié par Sonatrach. Ainsi, Samsung Engineering & Construction avait remporté en mai 2009 un contrat de 93 milliards de dinars pour la modernisation de la raffinerie de Skidda.
Les analystes ont logiquement bien accueilli ce contrat. Dans une note adressée ce matin à ses clients, CM-CIC Securities souligne que ce contrat est important à double titre pour Technip. D'une part, il concrétise le retour de Technip en Algérie après une longue absence, alors que de nombreux projets de développement, de l'Amont à l'Aval, sont à l'étude. D'autre part, il va contribuer à une hausse sensible du carnet de commandes de Technip dans l'Onshore Downstream, qui atteignait 4,4 milliards d'euros fin septembre.
Fort de ce constat, le bureau d'études a confirmé sa recommandation Accumuler et son objectif de cours de 71 euros. De son côté, CA Cheuvreux, qui partage le point de vue du CIC, a renouvelé son opinion Surperformance sur la valeur et son objectif de cours de 67 euros.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/Les points forts de la valeur/=
- En étant présent sur tous les segments porteurs de la chaîne pétrolière, Technip est bien positionné pour remporter un certain nombre d'appels d'offres lancés par les compagnies pétrolières.
- Technip bénéficie de la croissance structurelle de la demande de pétrole avec l'industrialisation et la montée du niveau de vie dans les pays émergents.
- Le spécialiste de l'ingénierie et de la construction de projets clés en main destinés aux secteurs pétrolier et pétrochimique a mis en place une stratégie qui privilégie la rentabilité plutôt que la conquête effrénée de contrats géants, une plus grande sélectivité des commandes et une meilleure diversité en termes de segments, marchés et zones géographiques.
- Le marché de la construction offshore est dynamique car, selon les spécialistes, plus de 30 gisements de plus de 1.000 mètres de profondeur d'eau entreront en service d'ici à 2014.
- Technip a développé une politique de proximité et bénéficie désormais d'une offre à contenu local avec des implantations au Brésil et en Angola.
- Le groupe a réussi à redresser sa rentabilité.
- Le niveau du carnet de commandes offre une très bonne visibilité sur l'activité du groupe.
- Un bilan solide, avec un taux d'endettement faible, procure au groupe davantage de flexibilité
- L'action peut présenter un intérêt spéculatif car, avec un actionnariat très fragmenté, Technip fait régulièrement l'objet de convoitises.
- L'intégration de la valeur au sein du CAC 40 en septembre 2009 accroît sa liquidité.
=/Les points faibles de la valeur/=
- La visibilité reste faible sur la reprise des investissements des majors pétrolières.
- L'explosion d'une plateforme BP en mai dans le Golfe du Mexique et la marée noire provoquée ternissent la visibilité sur le secteur parapétrolier. Certains groupes pétroliers pourraient reporter des projets en attendant d'en savoir plus sur le durcissement de la réglementation américaine en matière de production offshore.
- Technip évolue sur un marché très concurrentiel, marqué par l'apparition de nouveaux acteurs. Le britannique Acergy a lancé en juin une offre sur Subsea 7 pour former un groupe concurrent.
Comment suivre la valeur
- Le cours de l'action est très lié à l'évolution du prix de baril de pétrole. Les prix du pétrole oscillent actuellement dans une fourchette large, comprise entre 65 et 85 dollars le baril, qui rend beaucoup de projets rentables.
- Le niveau d'investissements menés par les compagnies pétrolières influe sur l'activité de l'entreprise. Mais elles sont confrontées à un double défi : compenser le déclin naturel de leurs champs matures, plus précoce qu'anticipé, et trouver de nouvelles réserves. Elles vont donc devoir investir massivement.
- Les performances du groupe sont sensibles à l'évolution du cours du dollar.
- Surveiller le carnet de commandes qui permet de prévoir les tendances futures d'activité.
- Un renforcement de la sécurité des forages en mer, suite à la marée noire dans le Golfe du Mexique, pourrait se traduire par un surcroît de demande pour les sociétés de services, et qui plus est pour des produits à haute valeur ajoutée.
- Avec 23% de son activité réalisée au Moyen-Orient en 2009, la conjoncture politique de cette région est à examiner de près.
- Le secteur est en pleine concentration.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
En se basant sur une amélioration des perspectives économiques, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011 de 80.000 et 50.000 barils par jour. Cette révision résulte de la prise en compte de nouvelles estimations concernant la croissance économique mondiale, notamment celles émanant du FMI et de l'ocde En conséquence, l'AIE considère que le monde devrait consommer cette année 86,6 millions de barils par jour (mbj), soit 1,8 million de plus qu'en 2009 (+2,2%). En 2011, la consommation de pétrole devrait s'établir à 87,9 mbj, ce qui constitue une hausse de 1,3 millions de barils (+1,5%) par rapport à 2010. L'hypothèse sous-jacente est que l'activité économique mondiale se développe de 4,5% cette année et de 4,3% l'an prochain. La croissance de la demande de pétrole devrait provenir quasiment uniquement des pays émergents. Ainsi en Chine, la consommation de pétrole a progressé de près de 10% sur un an à fin juin. Ce pays est récemment devenu le premier consommateur d'énergie au monde, détrônant ainsi les Etats-Unis.