Le titre Technicolor a repris des couleurs vendredi grâce à une note d'analyste favorable, malgré la morosité du marché parisien. La valeur a bondi de 7,83% à 4,381 euros après que Goldman Sachs a relevé sa recommandation à l'Achat contre Neutre auparavant, avec un objectif de cours de 6,25 euros. Ce relèvement de recommandation intervient après la récente sous-performance du titre. L'analyste estime que de vrais défis attendent le groupe dans les médias physiques, mais il voit également un potentiel haussier dans la valeur.
Goldman Sachs écrit que le troisième trimestre, ainsi que probablement le quatrième, devraient voir une stabilisation des ventes grâce notamment à des gains de parts de marché. Il ajoute que le groupe devrait être en mesure de restructurer sa dette en 2011.
Technicolor a par ailleurs été soutenu vendredi par les déclarations de Frédéric Rose, le directeur général du groupe, qui s'exprimait dans La Tribune. Prié de dire si le groupe était « tiré d'affaire », le dirigeant a répondu par la positive. « Nous avons réduit notre dette de 45%, nous bénéficions désormais d'un financement sur 7 ans, et nous avons publié un chiffre d'affaires confirmant notre retour à la croissance au troisième trimestre », a-t-il énuméré.
« Nous avons même pour la première fois en deux ans donné des perspectives de croissance pour le quatrième trimestre, tout en indiquant que NOS priorités restaient la rentabilité et la génération de cash », a-t-il ajouté.
Depuis le 1er janvier, le titre Technicolor a chuté de plus de 40% en bourse.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Ex-Thomson, le groupe de technologie pour les médias a pris le nom de Technicolor en février 2010. Ce nom est à l'origine une marque de grande notoriété, qui appartient au groupe depuis début 2001.
- Ce changement de nom crédibilise, selon les analystes, la stratégie du groupe français articulée autour des services aux créateurs de contenu.
- Au-delà de ce changement de nom, le groupe connaît un nouveau démarrage avec la conclusion, fin mai 2010, du processus de restructuration de son bilan. Après avoir frôlé la faillite en 2009, Technicolor est revenu dans le vert au premier semestre 2010.
- Le groupe bénéficie d'un profil diversifié suite à son repositionnement sur l'ensemble de la chaîne de l'image, au travers notamment de services aux créateurs de contenu et diffuseurs (studios de cinéma, diffuseurs de chaînes de télévisions, opérateurs télécoms...).
- Le groupe bénéficie d'un des premiers portefeuilles de brevets au monde et d'une expertise technologique reconnue dans son domaine.
- Technicolor gagne de nouveaux clients, comme l'américain Verizon cet été.
- Le groupe a engagé la cession des actifs non stratégiques, notamment une partie de sa filiale Grass Valley.
Les points faibles de la valeur
- La visibilité reste faible sur le redressement des ventes.
- Le changement de stratégie ne se matérialise pas encore dans les cours de Bourse.
- Il s'avère difficile d'anticiper le rythme de déploiement de la révolution numérique ainsi que le modèle gagnant sur lequel elle va déboucher, ce qui crée un manque de visibilité sur le dossier.
- Les spécialistes s'interrogent sur la capacité du groupe à renouveler son portefeuille de brevets et à développer ses propres innovations en dehors des opérations de croissance externe.
Comment suivre la valeur
- Le groupe a procédé mi-juillet à un regroupement d'actions permettant à la valeur de dépasser le seuil psychologique de 1 euro et donc de sortir de la catégorie des penny stocks.
- Le plan de restructuration financière vise à restaurer une structure d'actionnariat varié et stable. Certains analystes estiment que le Fonds d'investissement stratégique (FSI) pourrait s'inviter au tour de table.
- Le titre est considéré comme une valeur dollar, du fait de sa forte exposition à l'Amérique du Nord (environ 40% des ventes). Il est également sensible à la conjoncture américaine et plus généralement au moral des ménages.
- Le processus de cession de Grass Valley est à suivre.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Electronique
Le secteur regroupe les sociétés spécialisées dans le matériel électronique et celles axées sur l'électronique grand public. Les fabricants misent sur plusieurs éléments pour soutenir leurs performances à l'avenir. Les services payants leur permettraient de percevoir une commission. L'autre facteur est la télévision en 3D. Les intervenants misent enfin sur le livre numérique (e-reader), qui bénéficie d'un vrai engouement du fait d'une récente baisse des prix.