Le dossier Draka s'est emballé en quelques heures. Alors que le néerlandais venait d'accepter la surenchère de son homologue italien Prysmian, le groupe chinois Xinmao a lancé à son tour une offre surprise sur Draka. Xinamao propose 20,50 euros par action Draka, soit un milliard d'euros au total, alors que l'offre de Prysmian, en numéraire et en titres, représente 17,20 euros par action, soit environ 840 millions d'euros. Ce coup de théâtre permet à Draka de bondir de 25% à 19,3 euros. De son côté, Nexans, l'instigateur de cette bataille boursière, gagne 3,87% à 54,2 euros.
Draka, spécialisé dans les câbles pour ascenseurs et pour le secteur automobile, est aussi numéro deux mondial de la fibre optique et un des leaders en Chine. C'est un important fournisseur de câbles pour Airbus.
Ce matin, les analystes semblaient plutôt satisfaits que l'offre de Nexans à 15 euros par action soit rejetée. Avant la surenchère de Xinamao, le marché jugeait minces les chances de voir Nexans contre-attaquer, comme en témoignait la hausse du titre.
"Nous considérons cette annonce comme une bonne nouvelle pour Nexans. Un rachat de Draka par Nexans posait selon nous un certain nombre de problèmes", a commenté Gilbert Dupont. Notamment, les synergies auraient été relativement faibles alors que les coûts de restructurations nécessaires au nouvel ensemble auraient été particulièrement élevés sachant que Draka et Nexans sont déjà en phase de restructuration depuis des années.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
Alors qu'initialement ils prévoyaient une deuxième mauvaise année en 2010, les professionnels de la mécanique et de la machine-outil en France prévoient désormais une légère amélioration. La Fédération des industries mécaniques (FIM) estime que le redressement de la production dans l'Hexagone devrait se situer entre 3% et 5% cette année par rapport à 2009. En début d'année, elle s'attendait plutôt à une baisse de 5% par rapport à une année 2009 durant laquelle la production avait déjà chuté de 15%. Les statistiques de l'Insee confirment qu'un point bas a été atteint car, au second trimestre, les investissements des entreprises ont contribué positivement au PIB pour la première fois depuis le premier trimestre 2008. D'après le ministère de l'Industrie, les industriels français anticipent une hausse de 5% de leurs investissements en 2010 après une chute de 21% en 2009. Dans le BTP, le Seimat, le syndicat qui représente les importateurs de machines, anticipe un redressement de 10% de l'activité cette année, même si les perspectives sont encore floues.