Le constructeur automobile américain Ford prévoit de vendre la majorité des parts qu'il détient dans son homologue japonais Mazda, passant d'environ 11% à 3,5% du capital, tout en maintenant leur partenariat stratégique, a annoncé jeudi le groupe nippon.
"Mazda a été informé aujourd'hui du fait que Ford allait transférer une partie de ses parts à plusieurs partenaires de Mazda", a expliqué le constructeur japonais dans un communiqué, sans préciser quels étaient les acquéreurs en question.
"La part de Ford est actuellement de 11%. Après le transfert des actions, Ford restera l'un des principaux actionnaires de Mazda avec 3,5% des parts", a poursuivi le groupe.
La valeur des actions que Ford va vendre s'élève à 31 milliards de yens (275 millions d'euros), au cours de clôture de l'action Mazda jeudi. Le prix de la transaction pourrait toutefois être différent.
Le constructeur américain était le premier actionnaire de Mazda depuis 1979. Après cette vente, il va rétrograder au quatrième rang. Le changement doit être effectif le 25 novembre.
La firme de Détroit était montée jusqu'à 33,4% du capital de Mazda en 1996, se hissant à un niveau décisionnel dans son allié nippon alors en difficulté.
Ford a ensuite revendu des parts, notamment pour trouver des liquidités en urgence lors de la récession de 2008-2009, bien qu'ayant alors été le seul des "trois grands" de Détroit (avec General Motors et Chrysler) à ne pas faire faillite.
Mazda a en outre émis de nouvelles actions, abaissant mécaniquement la part de Ford aux 11% actuels.
En dépit de la cession annoncée jeudi, "Mazda et Ford se sont mis d'accord pour poursuivre leur partenariat stratégique", a toutefois précisé le cinquième constructeur japonais.
Selon la presse, qui évoquait cette transaction depuis quelques semaines, Ford, deuxième constructeur américain, aurait pris cette décision afin de dégager des fonds dans le but d'investir dans les pays émergents, zones potentielles de forte croissance.
Dans une interview au Wall Street Journal en octobre, un responsable de Ford avait expliqué que son groupe voulait mettre fin à la coentreprise gérée en Chine avec Mazda et leur partenaire chinois Chongqing Changan Automobile, afin de créer une société commune avec cette seule firme locale.
Le marché automobile chinois est devenu le principal de la planète. Quelque 17 millions d'unités pourraient y être vendues en 2010.
Ce retrait partiel de Ford confirme l'effritement des liens capitalistiques entre constructeurs automobiles américains et japonais, créés dans les années 1970.
General Motors a déjà vendu ses parts dans les trois groupes nippons du secteur dans lesquels il avait investi, Suzuki, Fuji Heavy Industries (marque Subaru) et Isuzu (poids lourds).