En net repli à l'ouverture, CGG Veritas (+6,54% à 19,80 euros) s'est retourné à la hausse pour signer la seconde plus forte progression du SBF 120. Le spécialiste des services et équipements géophysiques pour l'industrie pétrolière accuse pourtant une perte nette de 32,6 millions de dollars au troisième trimestre 2010, contre un bénéfice de 12,2 millions de dollars un an plus tôt. Pénalisé par des conditions de marché très difficiles en Amérique du Nord et par la situation de surcapacité marine, le résultat opérationnel a fondu de moitié à 26,5 millions de dollars.
L'Ebitda a lui reculé de 32%.
Le chiffre d'affaires a pour sa part atteint 656,3 millions de dollars, en baisse de 10,3%. In fine, CGG Veritas dégage donc une marge opérationnelle de 4,1%, contre plus de 8% il y a an.
Ces résultats dégradés ne surprennent pas des investisseurs conscients de l'ENVIRONNEMENT morose du secteur. Ils ont cependant apprécié les bonnes performances de Sercel, sa filiale spécialisée dans la production de matériels géophysiques, dont les ventes et le taux de marge de 30% progressent sur un an.
Autre bonne nouvelle, le carnet de commandes de CGG Veritas affiche une hausse de 9% d'un trimestre à l'autre à 1,566 milliard de dollars.
A propos de ses perspectives, le groupe a indiqué que l'activité du quatrième trimestre devrait bénéficier d'une croissance des ventes de Sercel et d'une tendance favorable en multi-clients.
CGG Veritas devrait faire un point le 16 décembre prochain sur l'exécution de son plan stratégique basé sur trois axes : la réduction des coûts, la performance opérationnelle et la différenciation technologique.
Dans cette attente, Gilbert Dupont a confirmé son opinion Acheter et son objectif de cours de 22,7 euros. De son côté, Bank of America-Merrill Lynch a réitéré sa recommandation Neutre et son objectif de cours de 21 euros.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
Dans un contexte de redémarrage des dépenses mondiales d'exploration/production, les dépenses sismiques, situées en amont de la chaîne, devraient bénéficier d'une reprise en cours d'année.
Avec une flotte recentrée et modernisée, CGG Veritas dispose d'atouts pour bénéficier du prochain cycle haussier et réduire l'écart de profitabilité, entre autres avec PGS.
- CGG Veritas profite de la montée en puissance de nouvelles technologies de données sismiques, dans lesquelles il a déjà beaucoup investi.
L'entrée du FSI (Fonds Stratégique d'Investissement) à hauteur de 6% du capital confirme les atouts technologiques et concurrentiels de CGG Veritas ainsi que son potentiel de développement.
- Le groupe présente une taille critique dans chacun de ses métiers grâce à une politique de croissance externe (Sercel, Exploration Resources, Veritas).
Le groupe est leader dans les activités terrestres. Les tendances de cette branche restent bonnes avec des contrats moyen terme, d'où une meilleure visibilité.
La fusion avec Veritas donne au nouveau groupe une forte réactivité opérationnelle, une protection des marges et une flexibilité financière. Les leviers sur les résultats seront importants en sortie de crise.
Les points faibles de la valeur
Premier maillon de la chaîne des services pétroliers, le secteur de la sismique est le plus exposé aux réductions rapides des dépenses des compagnies pétrolières. Il est donc ultra cyclique.
L'explosion d'une plateforme BP en mai dans le Golfe du Mexique et le moratoire des Etats-Unis sur les investissements offshore ternissent la visibilité sur le secteur parapétrolier, en phase de redémarrage de cycle. Les investisseurs s'interrogent sur l'impact de cette catastrophe écologique sur les investissements en sismique. Mais CGG Veritas ne réalise qu'une très faible part de son activité dans le Golfe du Mexique.
- Le secteur du sismique n'est pas encore concentré, ce qui conduit à d'importantes surcapacités en bas de cycle et de fait intensifie la pression concurrentielle.
Comment suivre la valeur
- Comme toutes les sociétés parapétrolières, le groupe est fortement dépendant de l'investissement des compagnies pétrolières qui doivent investir dans la sismique, dans l'optique du renouvellement de leurs réserves pétrolières.
- Par ailleurs, pour certains spécialistes, le nombre de forages pétroliers et gaziers réalisés dans le monde est un indicateur intéressant de mesure du niveau de la demande en services para-pétroliers. Il est publié chaque semaine par la société américaine Baker Hughes.
L'entrée du FSI au capital devrait soutenir le titre. Le FSI est désormais le premier actionnaire du groupe. Mais le capital du groupe reste très ouvert dans un secteur en pleine consolidation.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
En se basant sur une amélioration des perspectives économiques, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011 de 80.000 et 50.000 barils par jour. Cette révision résulte de la prise en compte de nouvelles estimations concernant la croissance économique mondiale, notamment celles émanant du FMI et de l'ocde En conséquence, l'AIE considère que le monde devrait consommer cette année 86,6 millions de barils par jour (mbj), soit 1,8 million de plus qu'en 2009 (+2,2%). En 2011, la consommation de pétrole devrait s'établir à 87,9 mbj, ce qui constitue une hausse de 1,3 millions de barils (+1,5%) par rapport à 2010. L'hypothèse sous-jacente est que l'activité économique mondiale se développe de 4,5% cette année et de 4,3% l'an prochain. La croissance de la demande de pétrole devrait provenir quasiment uniquement des pays émergents. Ainsi en Chine, la consommation de pétrole a progressé de près de 10% sur un an à fin juin. Ce pays est récemment devenu le premier consommateur d'énergie au monde, détrônant ainsi les Etats-Unis.