Le vice-président de Ford Europe, Ken McFarlan, a confirmé lundi à Bordeaux l'intention du géant américain de racheter First Aquitaine Industrie (FAI, ex-Ford) de Blanquefort (Gironde) et a annoncé 7 projets sauvegardant environ 700 des 1.600 emplois que compte le site.
Le processus de consultation des partenaires sociaux "va commencer le 15 novembre. Au terme de cette consultation, nous avons l'intention de redevenir les seuls propriétaires" de FAI, vendu par Ford en février 2009 à l'Allemand HZ Holding, a-t-il indiqué lors d'un point-presse en compagnie de la ministre de l'Economie Christine Lagarde, à l'issue du comité de pilotage.
Il n'a pas communiqué le prix du rachat de l'usine, pas plus qu'il n'a évoqué la nature des projets présentés lundi et qui devraient assurer 700 emplois. Le site en compte actuellement 1.600.
"Aucun des ces projets n'est à court terme", a-t-il insisté.
Ils sont "avérés, construits" et "requièrent des investissements substantiels", "de la formation" et "s'adresseront à des clients sur plusieurs années. La perspective que nous avons, c'est de faire de ce site un site viable sur une perspective durable", a-t-il expliqué.
Interrogé sur les raisons qui ont poussé le géant américain à revenir dans le jeu après le rachat peu concluant par HZ Holding, il a évoqué la "responsabilité sociale" du constructeur qui agit "dans l'intérêt des hommes et des femmes de Blanquefort".
"Nous le faisons d'autant plus que nous sommes soutenus, en particulier par Mme Lagarde", a-t-il ajouté.
"On ne peut que se féliciter du retour de Ford", s'est réjoui la ministre. Les projets "sont pérennes", "de long terme" et "nécessitent des investissements" assortis de "pratiquement 700 emplois", a-t-elle ajouté.
M. McFarlan a confirmé "l'engagement de revenir tous les 45 jours pour présenter" de nouveaux projets "avec pour ambition de faire plus et mieux", a poursuivi Mme Lagarde.
"Ces engagements-là, en même temps que la détermination à acquérir le site, les bâtiments, les équipements pour être propriétaires de l'usine (...) nous paraissent de nature à garantir le projet", a-t-elle insisté.
"Ford confirme sa volonté de racheter l'usine" qui "peut encore vivre", a déclaré de son côté Philippe Poutou, délégué CGT à FAI, présent au comité de pilotage où l'ensemble des syndicats de FAI étaient représentés.
Toutefois, les projets présentés lundi -production de double-embrayage et reconditionnement de moteurs...-, "relèvent de projets annexes ou de petites activités transférés d'Angleterre ou d'Allemagne. Ca ne nous rassure en rien sur un avenir sérieux pour l'usine", a-t-il ajouté, évoquant une "bataille à mener pour contraindre Ford à sauver le plus d'emplois possible".
Dans un communiqué, les présidents des collectivités (région, conseil général, CUB) ont fait part de leur "satisfaction" tout en déplorant que "les projets industriels annoncés ne permettent pas de sauvegarder l'ensemble des emplois".
Le site de Blanquefort a été repris par HZ Holding mais un projet de développement dans l'éolien, crucial pour la pérennité des 1.600 emplois de l'usine (10.000 induits), avait dû être abandonné faute de financements.
Fin 2011, l'usine doit cesser de produire des boîtes de vitesse pour Ford, car le constructeur n'utilisera plus ce modèle à partir de cette date.