Au premier semestre, clos fin septembre, Alstom a réalisé un résultat net de 401 millions contre 562 millions pour le premier semestre 2009/10. « Cette évolution provient de la baisse du résultat opérationnel ainsi que de charges financières et de restructuration plus importantes », a précisé le spécialiste des infrastructures d'énergie et de transport. Le résultat opérationnel a reculé de 8% à 763 millions d'euros, représentant une marge opérationnelle de 7,3%.
Le chiffre d'affaires a atteint 10,432 milliards d'euros en hausse de 8%. « Comme prévu, les ventes de l'activité Power ont diminué (-13 %), conséquence de la baisse des commandes reçues au cours des 18 derniers mois, tandis que le chiffre d'affaires de l'activité Transport a poursuivi sa progression (+5 %) », a précisé Alstom.
Ces chiffres intègrent l'activité Transmission d'Areva sur 4 mois. Elle a été rebaptisée Grid.
Le consensus Reuters était de 531 millions d'euros pour le résultat net, de 790 millions d'euros pour le résultat opérationnel et de 10,291 milliards d'euros pour les ventes.
Les commandes reçues lors du premier semestre se sont élevées à 5,6 milliards d'euros, en baisse de 21 %, hors Grid. Ce dernier a enregistré 1,4 milliard d'euros de nouveaux contrats sur 4 mois par rapport au montant de la même période l'année dernière qui incluait deux importants contrats. Au 30 septembre 2010, le carnet de commandes total de 45,3 milliards d'euros représentait 23 mois de chiffre d'affaires.
Commentant ces résultats, Patrick Kron, Président-Directeur Général, a déclaré : « Au cours du premier semestre 2010/11, la demande en équipements neufs pour centrales thermiques est restée faible sur les marchés matures et s'est traduite par un niveau bas de prises de commandes. Pour faire face à cette situation, un plan de restructuration des activités concernées en Europe et aux Etats-Unis a été lancé. Le reste de notre portefeuille d'activité est mieux orienté et notamment dans les pays émergents où de nombreuses opportunités se présentent ».
Concernant ses perspectives, Alstom a confirmé sa prévision de marge opérationnelle entre 7% et 8% pour les années fiscales 2010/11 et 2011/12.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- La qualité du portefeuille de clients d'Alstom est excellente : les entreprises publiques et les opérateurs privés de grande taille représentent 80% des clients de la branche Power et 90% de celle du Secteur Transport. Ces proportions limitent la sensibilité d'Alstom à des difficultés de paiement et de financement des projets.
- Sur le long terme, le groupe évolue dans un secteur en croissance, dopé par les besoins en infrastructures des pays émergents et de modernisation dans les pays occidentaux. Bien que certaines dépenses aient été reportées à court terme, les besoins d'infrastructures restent importants dans le monde.
- En reprenant une partie des activités d'Areva T&D, Alstom se diversifie dans la transmission d'électricité (très haute et haute tension), complète ses deux autres activités (Power & Transport) et peut rivaliser avec Siemens et ABB.
- En dépit d'un contexte qui reste difficile, le carnet de commandes offre une certaine visibilité : un montant de 15 milliards est à réaliser en 2010-2011.
- Pour accompagner sa stratégie de croissance organique à long terme, le Groupe va maintenir un niveau élevé d'investissements et de dépenses en recherche et développement.
- La situation financière du groupe est très saine.
Les points faibles de la valeur
- Les effets des retournements économiques se manifestent avec du retard dans les comptes du groupe de transport et d'énergie.
- L'absence de rebond des marchés de l'équipementier inquiète les investisseurs ; la visibilité reste faible : même si les appels d'offre sont actuellement nombreux, ils se concrétisent lentement, voire pas du tout.
- Les marchés publics des transports et des infrastructures énergétiques subissent la conséquence de la nécessité du désendettement dans les pays occidentaux, qui représentent près de 55% des commandes d'Alstom.
- Le processus d'intégration d'une partie des activités d'Areva T&D va être long.
- Même si les perspectives de long terme de la transmission restent favorables, en raison de l'accroissement de la demande d'énergie dans le monde, ce marché est également caractérisé par une augmentation de la concurrence et une pression sur les prix.
Comment suivre la valeur
- Le cours de l'action pâtit régulièrement du caractère cyclique de l'activité d'équipements destinés à la production d'électricité.
- Le carnet de commandes et le rythme des entrées de commandes permettent de bien cerner les perspectives du groupe.
- L'attention devra également se porter sur le processus d'intégration d'Areva T&D.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
Alors qu'initialement ils prévoyaient une deuxième mauvaise année en 2010, les professionnels de la mécanique et de la machine-outil en France prévoient désormais une légère amélioration. La Fédération des industries mécaniques (FIM) estime que le redressement de la production dans l'Hexagone devrait se situer entre 3% et 5% cette année par rapport à 2009. En début d'année, elle s'attendait plutôt à une baisse de 5% par rapport à une année 2009 durant laquelle la production avait déjà chuté de 15%. Les statistiques de l'Insee confirment qu'un point bas a été atteint car, au second trimestre, les investissements des entreprises ont contribué positivement au PIB pour la première fois depuis le premier trimestre 2008. D'après le ministère de l'Industrie, les industriels français anticipent une hausse de 5% de leurs investissements en 2010 après une chute de 21% en 2009. Dans le BTP, le Seimat, le syndicat qui représente les importateurs de machines, anticipe un redressement de 10% de l'activité cette année, même si les perspectives sont encore floues.