Le titre du fabricant allemand de matériaux de construction HeidelbergCement flambe de 7,26% à 40,33 euros à la Bourse de Francfort après la publication de résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Le groupe a bénéficié du dynamisme de la demande sur les marchés émergents et de la stabilisation de son activité en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord où les Etats commencent à développer leurs investissements d'infrastructure. Ainsi, le bénéfice net a bondi de 81% à 368 millions d'euros au troisième trimestre contre un consensus de 262 millions.
Le chiffre d'affaires a pour sa part augmenté de 12,6% à 3,401 milliards d'euros alors que les analystes interrogés par Thomson-Reuters tablaient sur 3,34 milliards.
HeidelbergCement a donc stabilisé son chiffre d'affaires aux Etats-Unis et en Europe de l'Ouest, où il profite de plans de relance se traduisant notamment en grands chantiers d'infrastructures. Le fabricant de matériaux de construction a également bénéficié de son programme de réduction des coûts censé lui faire économiser 300 millions d'euros au total en 2010.
Concernant ses perspectives, le groupe a souligné que la reprise de la demande américaine restait incertaine en raison du chômage élevé. Il a en outre évoqué les conséquences négatives des programmes d'économies budgétaires dans d'autres pays.
Dans un ENVIRONNEMENT qui reste difficile, HeidelbergCement a précisé que la réduction de l'endettement restait la priorité. Celui-ci s'élevait toujours à 8,65 milliards d'euros à fin septembre, 300 millions d'euros de moins que l'an dernier à la même époque.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - Matériaux
Les perspectives ne sont pas bonnes pour le secteur. Alors que Lafarge a réduit ses estimations de ventes de ciment pour 2010 en raison d'une conjoncture maussade, Holcim ne fait pas de prévisions pour l'évolution de ses marchés européen et nord-américain et constate un certain degré d'incertitude dans ces régions ainsi qu'une instabilité en Amérique latine. Seule l'Afrique et l'Asie Pacifique montreraient des tendances positives. Le mexicain Cemex est le seul à estimer que le climat économique s'est stabilisé. Dans un contexte morose, les agences de notation soulignent la faiblesse des fondamentaux de certains acteurs. C'est le cas de Lafarge. Sa notation risque d'être dégradée en junk bond. Il doit donc impérativement réduire sa dette nette, qui atteignait 15,16 milliards d'euros à la fin du premier semestre, pour ne pas voir s'accroître le coût de son financement.