Belvédère bondit de 6,26% à 23,60 euros, dopé par la présentation de perspectives plus favorables. En effet, le groupe de spiritueux a annoncé qu'il payerait bien le 10 novembre prochain la première échéance de son plan de sauvegarde, soit 40 millions d'euros, grâce à la cession de Florida Distillers pour 48 millions de dollars. La nouvelle a de quoi rassurer des investisseurs rendus inquiets fin septembre par un arrêt de la cour d'appel de Dijon confirmant la validité des créances - plus de 375 millions d'euros- pesant sur le groupe et par l'abandon du processus de cession de Marie-Brizard.
La cession de Florida Distillers permet donc au groupe de gagner du temps. D'autant que cette opération est fructueuse pour Belvédère qui avait acquis la société américaine pour 56 millions de dollars en avril 2007.
En effet, cette cession s'ajoute à la vente de la branche Vinegar and Cooking Wine déjà intervenue en mars 2008 pour 31 millions de dollars et porte ainsi à 79 millions de dollars le montant total des actifs de Florida Distillers déjà réalisé et permet de dégager dès à présent une plus value significative.
En outre, Belvédère conserve à travers sa filiale américaine Imperial Brands, l'ensemble des activités de distribution et notamment celles de ses marques de vodka Sobieski (Pologne) et 4 Orange (Floride).
Or, Belvédère, pénalisé par un endettement très important (587,6 millions d'euros au 30 juin), mise sur le développement de vodka Sobieski aux Etats-Unis et sur l'appui de l'acteur Bruce Willis, détenteur de 2,95% du capital, pour se refaire une santé. Le groupe a d'ailleurs souligné le succès rencontré par Sobieski aux Etats-Unis, dont les ventes ont bondi de 43% au premier semestre.
Dans ce cadre, il s'est dit parfaitement en ligne avec son plan de marche qui vise à atteindre prochainement des volumes de vente annuels de 1 million de caisses (9 litres) aux Etats-Unis, contribuant ainsi à l'objectif du groupe de faire progresser sa marque Sobieski de la 7ème à la 5ème place mondiale.
Toujours affecté par les effets de la procédure de sauvegarde et le contexte économique difficile, le groupe a néanmoins enregistré au cours du premier semestre 2010, un chiffre d'affaires de 264,8 millions d'euros, en recul de 4% pour un résultat opérationnel courant en perte de 10,4 millions d'euros (contre 11,1 millions un an plus tôt), et une variation de trésorerie positive de 5,4 millions d'euros.
Mais précise Belvédère, depuis le mois de juillet, la tendance d'activité s'est désormais totalement retournée avec un chiffre d'affaires qui devrait s'inscrire en croissance de 15% sur le 3ème trimestre 2010 pour l'ensemble du groupe (+10% à périmètre et change constant) grâce notamment à la bonne tenue des ventes en France, à la forte croissance enregistrée aux Etats-Unis et aux bons résultats de la nouvelle vodka Krupnik en Pologne.
Selon le groupe, ce retournement de tendance devrait se confirmer au cours des prochains trimestres et lui permettre de retrouver dès 2011 un résultat opérationnel positif et une accélération de génération de trésorerie.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Agroalimentaire
Le contexte est marqué par une volatilité des cours des matières premières. Les industriels de l'agroalimentaire s'adaptent en faisant preuve d'inventivité, à la fois sur le plan de leur portefeuille de produits et dans leurs relations avec les consommateurs. Selon certains spécialistes, plus de 80.000 innovations ont été recensées au niveau mondial l'an passé dans le domaine alimentaire, soit 15% de plus qu'en 2008. Le mouvement s'est poursuivi sur le premier semestre 2010. Les grands groupes cherchent ainsi à susciter l'appétit des consommateurs et à se différencier des marques de distributeurs. Côté débouchés, les industriels de l'agroalimentaire recherchent des relais de croissance en France en dehors des grandes surfaces, qui leur imposent une pression croissante.