PagesJaunes (+ 2,54% à 7,90 euros) a affiché vendredi l'une des plus fortes hausses de l'indice sbf 120 après la publication d'un chiffre d'affaires en ligne avec les attentes et le maintien de ses objectifs 2010. Le spécialiste de la communication locale rassure les investisseurs qui avaient entraîné l'action en baisse de 3,8% jeudi, soit la plus forte baisse du SBF 120. Au troisième trimestre, PagesJaunes a réalisé un chiffre d'affaires de 297,5 millions d'euros, en repli de 2,6%.
Cette baisse s'explique par le recul de 9,6% à 152 millions d'euros de l'activité Annuaire imprimés. L'accélération de la croissance de ventes internet n'a pas été suffisante pour compenser ce repli. Les ventes Internet du groupe ont progressé de 9,3% à 134,1 millions d'euros, contre 6,3% sur les 9 premiers mois de l'exercice. Jean-Pierre Remy, directeur général de PagesJaunes a précisé qu'une telle croissance n'avait pas été atteinte depuis plus de 18 mois. Le chiffre d'affaires Internet a représenté 45,1% de l'activité totale du groupe contre 40,2% un an plus tôt.
Le groupe a maintenu ses objectifs financiers pour 2010. Il attend un chiffre d'affaires en baisse dans le bas de la fourchette de - 1% à - 3% et une marge brute opérationnelle comprise entre 510 et 530 millions d'euros. PagesJaunes veut par ailleurs maintenir une politique de dividende élevé. Le rendement du titre, environ 7,5%, est l'une des principales raisons de posséder la valeur.
Cette publication est « totalement en ligne » avec les attentes de Gilbert Dupont. Si les activités Internet et annuaires imprimés en France ont affiché des performances inférieures à ses attentes, en revanche les activités de diversification, c'est-à-dire les filiales et l'international, se sont mieux comportées que prévu. L'analyste a réduit son objectif de cours de 8,3 euros à 7,7 euros et confirmé sa recommandation Alléger.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Le groupe s'est adapté au métier mature de l'édition d'annuaires imprimés, grâce à ses diversifications dans les services en ligne et à l'international, ainsi qu'à un positionnement haut de gamme.
- Le groupe a opéré un recentrage stratégique sur Internet, relais de croissance qui doit représenter 50% du chiffre d'affaires d'ici 2012. Le contenu est régulièrement enrichi et de nouvelles offres proposées, sous l'impulsion de la nouvelle direction.
- Le groupe est également le numéro un de la publicité locale. Sa force commerciale, très présente sur le terrain, connaît bien les entreprises en régions.
- La société met toujours en oeuvre une politique de dividende élevé ; la valeur offre un rendement de plus de 8%, l'un des plus élevés de la cote.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe subit une forte décroissance des annuaires imprimés qui pèse toujours sur le chiffre d'affaires et les résultats.
- Le marché de la communication locale, qui a mieux résisté pendant la crise, ne rebondira pas autant que celui de la publicité télévisuelle.
- La situation financière du groupe inquiète. Depuis l'arrivée en mai 2006 de KKR et Goldman Sachs au capital, regroupés dans la holding Mediannuaire, le groupe est passé d'une situation de trésorerie nette à un endettement net de près de 2 milliards d'euros.
- Les moteurs de recherche pourraient venir concurrencer PagesJaunes sur le segment des annuaires.
- La valeur se traite nettement en-dessous de son cours d'introduction en juillet 2004 (14,10 euros pour les particuliers).
Comment suivre la valeur
- PagesJaunes n'échappe pas à la détérioration du marché publicitaire français. Mais le groupe subit ses effets avec du retard, à cause de la façon dont sont enregistrés les contrats.
- Le niveau de valorisation du titre par rapport à son cours d'introduction en Bourse doit être pris en compte dans une stratégie d'investissement.
- La bonne présence de PagesJaunes sur Internet et au niveau local en fait une cible de choix, notamment pour des moteurs de recherche comme Yahoo ! ou Google. Les déclarations de Mediannuaire, actionnaire à 54,8%, sont également à suivre.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Les groupes avaient initialement choisi de ne pas faire payer leurs contenus en ligne, en misant sur les revenus publicitaires engendrés par l'audience. Ils revoient aujourd'hui leur position et mettent en place des systèmes de péage. Le britannique Times, appartenant au groupe News Corp., a choisi la formule du tout-payant sur le Web depuis le 1er juillet. Quant au New York Times, il introduira une formule payante début 2011. Il se dirige vers le freemium : une partie du contenu du site est gratuite tandis que l'autre est payante. En France, plusieurs quotidiens généralistes ont opté pour cette formule. En septembre 2009, Libération a rendu payants sur son site des articles de son quotidien papier. LeFigaro.fr a également introduit un système d'abonnement en février. LeMonde.fr, l'un des premiers à avoir facturé des contenus en 2002, réserve désormais les articles de son quotidien papier à la version payante de son site. Ces acteurs espèrent ainsi rentabiliser une audience qui s'établit à plusieurs millions de visiteurs uniques mensuels et éviter la cannibalisation des contenus des versions papier.