Alain Mérieux organise sa succession à la tête de Biomérieux en confiant les fonctions de Président Directeur Général à Jean-Luc Bélingard, ancien P-DG d'Ipsen. Membre du conseil d'administration de Biomérieux depuis 2006, Jean-Luc Bélingard apporte son expertise acquise dans des groupes pharmaceutiques et biologiques de premier plan et une expérience internationalement reconnue du diagnostic, a déclaré Biomérieux dans un communiqué.
Partageant la vision bio-industrielle d'Alain Mérieux, il aura pour priorité la stratégie et la recherche et sera d'un appui précieux pour les équipes de direction, a ajouté le spécialiste du diagnostic in vitro.
Le conseil d'administration a également confirmé Alexandre Mérieux en tant que directeur général délégué et Stéphane Bancel en tant que chief executive officer. A ce titre, Stéphane Bancel continuera à animer le comité de direction.
Afin de veiller au futur d'une société qu'il a créée en 1963, Alain Mérieux demeure au conseil d'administration de Biomérieux où il assurera la présidence du comité ressources humaines et du comité stratégique. Dans le cadre de la politique de développement international de la société et compte tenu des liens historiques privilégiés qu'Alain Mérieux entretient avec la Chine, il assurera la présidence de Biomérieux dans ce pays.
Par ailleurs, Alain Mérieux reste P-DG de l'Institut Mérieux, la holding familiale qui contrôle Biomérieux, Transgene dans le domaine de l'immunothérapie et Silliker dans celui de la nutrition/santé. Il demeure également président de la Fondation Mérieux.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- bioMérieux possède un haut niveau d'expertise dans le diagnostic des maladies infectieuses. C'est le leader mondial de la microbiologie avec 35% des parts de marché.
Le diagnostic in vitro est un secteur d'activité qui bénéficie de tendances long terme très favorables.
Le groupe tire parti d'un modèle économique solide fondé sur l'importante proportion des ventes de réactifs qui assurent des revenus récurrents et d'un mix produit positif : nouveaux automates, enrichissement des menus par des tests à forte valeur ajoutée, montée en puissance de la biologie moléculaire et du theranostic (association entre le diagnostic et le médicament pour une meilleure efficacité des traitements, considérée comme l'un des grands relais de croissance de la médecine de demain).
bioMérieux s'est fixé des objectifs de croissance ambitieux pour 2010-2015. Une visibilité rare sur un HORIZON aussi lointain dans le contexte actuel mais qui semble réaliste aux analystes compte tenu du "pipeline" du groupe.
- Le groupe dispose d'une présence géographique mondiale. La France représente moins de 16% du chiffre d'affaires. Il réalise déjà 8% de son chiffre d'affaires dans les BRIC (Brésil, Russie, Chine, Inde) et a réalisé début 2010 une petite acquisition en Chine.
La situation de trésorerie positive, ainsi que la forte récurrence du cash-flow de bioMérieux, devrait lui permettre de maintenir sa politique de dividendes généreuse (30% du résultat net) et de poursuivre sa stratégie d'acquisitions opportunistes.
Les points faibles de la valeur
- L'ENVIRONNEMENT dans lequel le groupe évolue est très concurrentiel.
- Certains analystes jugent que le groupe n'est pas assez présent aux Etats-Unis (22% des ventes).
Les objectifs de croissance ambitieux, et jugés réalisables, laissent néanmoins peu de place aux bonnes surprises.
bioMérieux jouit d'une prime plutôt élevée sur ses comparables ce qui pourrait limiter le potentiel d'appréciation pour un titre déjà largement détenu dans les portefeuilles de gérants.
Comment suivre la valeur
La volonté des gouvernements occidentaux de réaliser des économies dans les dépenses de santé est un catalyseur pour le marché du diagnostic.
La reconnaissance acquise du théranostic par l'ensemble du corps médical devrait se traduire à terme par un fort développement de ce marché encore balbutiant.
Le groupe souhaite mettre l'accent sur le développement dans les pays émergents.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
De nombreuses opérations de croissance externe ont déjà eu lieu. Merck & Co. est devenu le numéro deux mondial en rachetant Schering-Plough pour 41 milliards de dollars. Roche a finalement réussi à acquérir Genentech, la deuxième société américaine de biotechnologies, pour 47 milliards. Abbott a repris le pôle médicaments du belge Solvay pour 5,2 milliards d'euros. La phase de consolidation se poursuit. Sanofi-Aventis cherche à acquérir la biotech américaine Genzyme pour 18,5 milliards de dollars. Le leader mondial du secteur, son concurrent américain, Pfizer est également très actif dans le domaine des acquisitions. Moins d'un an après avoir repris son compatriote Wyeth pour 68 milliards de dollars, il est de nouveau prêt à investir plusieurs milliards de dollars pour se renforcer dans les pays émergents et dans plusieurs domaines d'activité : les médicaments génériques, les traitements contre la douleur, le cancer, la maladie d'Alzheimer, les anti-inflammatoires et les neurosciences.