Les bonnes nouvelles s'accumulent pour le secteur des équipementiers télécoms. Après le bon accueil réservé aux résultats de Nokia hier, ceux d'Ericsson aujourd'hui se traduisent par une forte progression de l'action : 6,05% à 76,25 couronnes suédoises. Malgré une pénurie de composant qui a pesé sur l'activité, le groupe suédois a annoncé une hausse de sa rentabilité et des résultats supérieurs aux attentes. Ericsson a notamment bénéficié de la forte croissance de son activité aux Etats-Unis grâce au développement rapide du marché des données mobiles.
Les données mobiles correspondent notamment à la navigation internet et au streaming de musique et de vidéo sur un téléphone portable.
Au troisième trimestre, le résultat opérationnel, hors coûts de restructuration et co-entreprises, s'est élevé à 6,2 milliards de couronnes suédoises (668 millions d'euros), contre 5,5 milliards un an plus tôt. La prévision moyenne des analystes interrogés par Reuters était de 5,5 milliards. La marge brute de l'équipementier télécoms a progressé de 3 points à 39%.
« L'amélioration d'une année sur l'autre est l'effet à la fois d'un meilleur business mix, avec une proportion plus importante d'amélioration et de développement des réseaux, mais également les effets positifs des mesures de réduction des coûts », a expliqué Ericsson dans son communiqué.
Le chiffre d'affaires a progressé de 2% à 47,5 milliards de couronnes, ce qui est inférieur au consensus de 48,50 milliards de couronnes. Ericsson a évalué le manque à gagner provoqué par la pénurie de composants entre 2 et 3 milliards de couronnes, contre de 3 à 4 milliards pour le trimestre précédent. Le groupe a souligné que la situation s'améliorait graduellement sur le front de la pénurie de composants, mais qu'elle demeurait un problème pour répondre entièrement à la demande dans le haut débit mobile. Le boom du haut débit mobile s'est traduit par un bond de 223% des ventes aux Etats-Unis à 12,9 milliards de couronnes.
(C.J)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Equipementiers télécoms
Si les constructeurs bénéficient de l'essor de leurs ventes en volumes, ils sont pénalisés par des prix de ventes qui reculent. Ce déclin a été plus fort que prévu sur la première partie de l'année. Par conséquent, sur l'année 2010, les acteurs pourraient subir une sensible dégradation de leurs marges alors que les spécialistes considèrent qu'ils devraient tous parvenir à relancer leurs ventes après la stagnation de 2009. Les marges pourraient revenir à leur niveau de 2009. Ainsi le cabinet Gartner estime qu'au second trimestre les marges des trois premiers fabricants ont toutes lourdement chuté. La marge du leader mondial, Nokia, est tombée à 9,5%, soit 2,7 points de moins qu'un an auparavant. Celle de Samsung a atteint 7,2% contre 10,8% au deuxième trimestre 2009. Quant à la division mobile de LG, elle est même devenue déficitaire. Les baisses de prix résultent d'une concurrence exacerbée, qui incite les équipementiers à miser sur une stratégie de volumes. Or cette politique ne semble pas payante car la part de marché de LG a cédé 1,7 point au deuxième trimestre selon les données de Gartner.