Bic a déjà écrit sur du plus mauvais papier. Le groupe (+4,09% à 63,92 euros) enregistre la plus forte hausse de l'indice sbf 120 après la publication de résultats neuf mois supérieurs aux attentes et la révision à la hausse de ses prévisions 2010. Sur les neuf premiers mois de l'année, le fabricant de stylos, briquets et rasoirs jetables a réalisé un résultat net en hausse de 34,8% à 160,9 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 1,358 milliard d'euros, en progression de 7,2% à base comparable.
Ces résultats sont meilleurs que ceux qui étaient prévus par CM-CIC Securities, qui note que leur publication "devrait être bien perçue par le marché", rapporte ce matin l'Agence Reuters. Natixis a de son côté relevé sa recommandation sur le titre à achat.
Fort de ces résultats, Bic a relevé sa prévision de croissance du chiffre d'affaires à base comparable de 5% à 7%. La marge d'exploitation normalisée 2010 de l'activité Grand Public (papeterie, briquets, rasoirs) devrait atteindre le haut de la fourchette de notre objectif à moyen terme de 15% à 18%.
Pour autant, Bic s'attend à une décélération des ventes Grand Public d'ici la fin de l'année. "Après la très bonne performance des 9 premiers mois de l'année, la tendance du quatrième trimestre 2010 devrait être proche de la légère croissance observée au quatrième 2009".
Sur les neuf premiers mois de 2010, le chiffre d'affaires de cette division s'est établi à 1,1067 milliard d'euros, en hausse de 8,8% à périmètre comparable.
Bic, dont la capitalisation boursière avoisine les 3,1 milliards d'euros, a bondi de 32,4% depuis le début de l'année.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Les produits de Bic jouissent d'une renommée d'envergure internationale.
- Parallèlement au soutien apporté à ses produits classiques, le groupe développe de nouveaux produits à plus forte valeur ajoutée, notamment dans l'activité papeterie.
Dans un contexte de marchés à faible croissance, Bic est habitué à mener de lourdes restructurations afin d'augmenter sa rentabilité.
Le groupe se diversifie dans les articles promotionnels, marché peu concurrentiel avec une croissance annuelle à deux chiffres. Bic souhaite en faire son quatrième grand pôle d'activité et y réaliser 25% de son chiffre d'affaires. Il a procédé à deux acquisitions : le français Antalis et surtout le leader américain Norwood.
Le groupe accroit son exposition à l'Asie.
- Le groupe bénéficie d'une structure financière solide qui lui permet d'être ambitieux en matière de croissance externe.
Les points faibles de la valeur
- La société est confrontée à une forte pression concurrentielle, principalement sur ses activités rasoirs et briquets.
- Les ventes de briquets reculent en même temps que le nombre de fumeurs.
- La diversification dans les articles de promotion, secteur très sensible à la conjoncture et aux dépenses de marketing, accroît le profil cyclique du groupe. Norwood est deux fois moins rentable que Bic.
Comment suivre la valeur
- Bic fabrique des produits de consommation très courante. Les produits lancés par ses homologues sont susceptibles de peser sur les ventes. La capacité du groupe à lancer de nouveaux produits innovants est donc à suivre.
- Le groupe a une forte exposition à la monnaie américaine en termes de chiffre d'affaires, mais une très faible sensibilité au niveau des marges du fait de produire et de vendre dans les zones dollar.
Cello a annoncé début 2010 vouloir mettre fin à l'accord définitif signé le 22 janvier 2009 aux termes duquel BIC devait acquérir 40% de Cello Pens. Bic réaffirme son intention de faire appliquer l'accord. La procédure juridique va être certainement très longue. En cas de déconsolidation de Cello en 2010, les analystes attendent un faible impact sur les BPA de Bic.
Les premières synergies de la fusion avec Norwood ne sont pas attendues avant 2011.
L'intérêt spéculatif du titre est limité car le capital est verrouillé.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens de consommation
En Chine, puis au Bangladesh et au Cambodge, les ouvriers se sont révoltés contre le niveau de leur salaire, qu'ils jugent trop bas. Mi-septembre, au Cambodge, les grèves ont fait suite à la décision du gouvernement et des industriels de légèrement augmenter le salaire minimum pour les ouvriers de l'industrie du vêtement et de la chaussure de 50 à 61 dollars par mois. Or les syndicats réclamaient 93 dollars mensuels. La crise a sensiblement affecté le Cambodge, car ses exportations de textile vers les Etats-Unis et l'Union européenne, ses principaux clients, ont chuté de 23% en 2009. Plus de 90 usines ont fermé leurs portes, quelque 60.000 ouvriers (sur un total de 345.000) se trouvant ainsi au chômage. Craignant la concurrence des pays voisins (Vietnam, Indonésie, Bangladesh), les industriels n'ont toujours pas rétabli le paiement des heures supplémentaires. Selon certains économistes, ce dernier est pourtant essentiel à la survie des ouvriers.